"Tuer quelqu'un est très dur, très douloureux, et très... très long". Cette maxime d'Alfred Hitchcock était inscrite sur l'affiche du premier film des frères Coen, Sang pour sang (Blood simple - 1985). Imprimée sur un bandeau rouge, elle aurait pu cercler le fruit de la nouvelle collaboration entre Benoît Springer et l'hyper prolifique Zidrou.
Dans La petite souriante, point d'adultère ; enfin, si mais pas que... Ici, Isabela ne déteste personne plus que Pep, son beau-père. Leurs prises de bec au milieu des autruches d'élevage ne s'arrête que lorsque la mère-épouse siffle la fin de la partie. Mais les adversaires partagent d'autres terrains de jeux, à l'écart du regard de l'arbitre-cougar qui pourrait bien être le dindon de la farce...
Pour tordre l'analogie avec la création de Joel et Ethan Coen (abusivement fondée, non sur l’histoire mais sur le fait qu'il y a hommage au film noir américain et que le la citation rappelée en introduction se trouve parfaitement illustrée dans les deux œuvres), il est aussi possible d'arguer que le pic de violence s'exerce dans l'album en ouverture, dans le long métrage en conclusion. D'un point de vue formel, dans un cas, l'audace se trouvait à chaque prise de vue - ou presque -, le second peut se targuer d'un travail solidement exécuté et justement mis en couleurs (jolie couverture ceci dit, et format intéressant). Enfin, si une forme d'humour... noir (forcément) pimente les deux créations, le premier sous son ambition moderniste entend rester finalement fidèle aux canons du genre tandis que l'autre franchit la frontière du fantastique façon Creepshow.
Ce qui est formidable c'est qu'on peut (re-)voir l'un et lire l'autre avec appétit. Mais qui sera prêt à resservir du pavé d'autruche dans 33 ans ?
On apprendra beaucoup de choses sur les autruches mais pas que. Sur la nature humaine également. Il est clair que lorsque l'on veut se débarrasser de son encombrante épouse, il y a parfois un lourd prix à payer. D'autres fois, cela emprunte les chemins de l'étrange. J'ai bien aimé ce conte finalement assez moral.
Zidrou est un auteur totalement accompli qui maîtrise avec perfection son art. Il le prouve encore une fois avec un thriller à l'humour un peu particulier. Il sort un peu des sentiers battus avec ce polar très noir et parfois assez sordide. On lit cette histoire horrifique sans s'arrêter et d'une seule traite. Dans cet élevage peuplées d'autruches, on ne s'ennuiera pas une seconde.
Bon à savoir: la couverture semble être abîmée sur les bords mais cela est fait exprès.
Je rejoins tous les avis négatifs au sujet de cet album. Quelle déception !
Oui, le format est intéressant, oui le pitch sort un peu des sentiers battus, mais le traitement du scénario est... bref, disons sans trop spoiler que la fin est totalement manquée.
Cette bande dessinée, elle est obligée de vous taper à l’œil ! L’effet un peu vieillot et usé de la cover lui donne un charme assez particulier ! Et puis… en ayant lu le pitch et feuilleté un peu l’ouvrage, je me suis dit que « ça allait le faire, ça avait l’air d’être drôle ! »
Quand j’ai commencé à lire les premières pages, ça m’a emballé ! Franchement y’a pas à dire mais qu’un ouvrage commence avec du sang partout sur les mains ou sur les murs, moi, ça me captive !
Finalement plus j’avance dans ma lecture plus ça me semble grotesque et trop farfelu ! Tuer une fois, deux fois sa femme et elle est encore et toujours là. Ça fait un peu un remake des marcheurs blancs dans GoT : là on ne sait pas vraiment comment tuer Dora pour qu’elle ne revienne plus !
Mon esprit est sûrement trop cartésien, car moi, ça ne m’a pas plu, je n’ai pas compris l’intérêt du scénario et surtout la chute ! Là on a l’impression d’être en train de regarder à la porte de notre four le beau soufflé qui monte, qui monte, qui monte et quand on le sort du four, pfiiiiout, il retombe ! Ici c’est idem, on n’a pas de chute, pas de dénouement, on reste sur notre faim et la surprise n’est pas là…
Dernier point négatif : les dessins. Trop épais pour moi, pas assez fins et délicats… Mais là, il faut avouer que ça donne un côté agressif et dynamique à l’histoire donc ça passe – mais pas pour moi !
Vous l’aurez compris : passez votre chemin, votre banquier me remerciera !
Je comprends beaucoup des critiques adressées ici par les autres lecteurs. Le scénario, qui part d'un postulat intrigant (un mec bute sa femme...mais la retrouve quand il rentre à la maison), se termine bizarrement. Le dessin est très particulier et peut rebuter (gros trait, une teinte d'accompagnement) et certaines scènes assez gore. J'aime bien le format, moins la couverture et cet aspect "vieux volume oublié dans un coin du grenier". Je l'ai lu plutôt avec plaisir même si je peux résumer mes sensations finales à : tout ça pour ça ?
Cette histoire est quelque peu étrange.
Tout commence par une situation très claire bien que très glauque. L’histoire se déroule et l’intrigue se met en place. Mais lorsqu’on arrive (très vite) à la fin, c’est, hélas, l’incompréhension totale. Quel est le message ?
S’il faut chacun se faire sa propre histoire, c’est dommage et ça reste un mécanisme bien trop simple pour un scénariste comme Zidrou. S’il faut creuser un peu et relire l’histoire, je n’en ai clairement pas envie !
Le dessin n’évoque rien pour moi.
Dommage...
Je me réjouissais à l'ouverture de cette BD!
En fait je l'ai trouvée vraiment très décevante!!!
C'est moche, glauque, et où est la fin de cette histoire?
Absolument indispensable ! Une histoire et des personnages dignes des frères Coen avec des dialogues très bien écrits et extrêmement drôles et des rebondissements très bien amenés. L'atmosphère est très bien rendue par le dessin de Springer, ses cadrages, ses angles de vue font mouche à chaque fois. Et le parti pris d'une colorisation très tranchée a le mérite de ne pas dénaturer l'excellent encrage... Bref, une des meilleures BD de ce début d'année, sinon la meilleure.
Je suis un peu perdu...
A la fois heureux de lire un récit bien dessiné, avec des personnages aux expressions faciales caricaturales, avec une coloration monochromatique, dans un décor et une ambiance atypique, le tout signé par Zidrou et ses talents de conteur.
A la fois déçu et septique de terminer cet album de cette façon-là, On nous laisse dans une totale incompréhension. Qu'est-ce que Zidrou a voulu nous dire, quel est le message ??? On a une sensation bizarre d'avoir loupé certaines choses. Résultat l'album perd de sa crédibilité et de sa valeur.
En plus de ça, le petit format et la faible pagination de l'album peut presque nous laisser penser que tout ça a été bâclé malgré la couverture originale qui a été bien travaillée.
C'est dommage car si les choix narratifs de la fin d'album avaient été orientés vers une autre direction, cela aurait pu lui donner beaucoup plus d'importance.
En lisant les avis, ça me rassure je ne suis pas le seul à n'avoir pas compris le délire de cette bd, et surtout la toute fin. Comme quoi il y a à boire et à manger chez Zidrou! Passez votre chemin!
Il reste en refermant l'album cette sensation bizarre d'avoir loupé certaines choses. Ou alors c'est le scénariste qui a loupé une partie de ce qu'il voulait nous faire découvrir. Et puis c'est difficile de trouver un personnage auquel s'attacher dans cette histoire. Sauf peut-être les autruches...
Le résumé de l'histoire laisse à penser qu'elle aura ni queue ni tête.
Mais comme c'est Zidrou, on y va rassuré.
Sauf que l'histoire n'a aucun sens, et qu'on a l'impression de s'être encore fait couilloner, une fois de plus (après "Chevalier Brayard").
Je trouve la notation très très clémente, pour un album dénué d'intérêt, avec des personnages affreux, sales et méchants, un dessin tout juste correct, une colorisation moche, et un scénario qui est une impasse.
A fuir.
(heureusement, aucune suite n'est prévue)