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egan travaille pour le compte de l’I.A.P., une mystérieuse société de production hollywoodienne. Elle recherche des talents à qui elle promet l’avenir auquel ils croient avoir droit. Mais avant, il leur faut passer un casting des plus particuliers et Broadway s’apparente alors à quelques antichambres de l’Enfer.
Impression contrastée à la lecture du premier volet de The Dream. Il a d’abord cette voix off qui joue de la première personne avec plusieurs personnages sans vraiment indiquer si le récit est pluriel ou si un seul individu se cache derrière différentes physionomies. Et puis, comme à son habitude, Jean Dufaux a tendance à pécher par excès. Au lieu de rendre les choses simples, il les agrémente d’artifices et rend sa narration précieuse, voire surjouée. À l’évidence, le scénariste belge a du mal à faire dans l’épure et la compilation de phrases chocs, d’allusions cinématographiques ou littéraires apparaît superfétatoire en surnombre, comme si toutes ces références servaient à établir la légitimité de son récit ! De légitimité, il n’est cependant nul besoin puisque sur le fond, Jude revisite sans concession le mythe de Faust d’une manière peu commune, même si parfois Rapaces ne semble pas très loin !
Tout comme Enrico Marini, il y a quelques années, Guillem March propose un graphisme où priment un esthétisme des formes (et des couleurs) ainsi qu’un encrage des plus subtils qui donne à chaque planche une finesse, voire une légèreté, qui tranche singulièrement avec les forces qui ourdissent dans l’ombre !
Alliant un certain classicisme du trait et des cadrages fortement influencés par les productions Comics, The Dream explore - sur fond de décadence et de rêve américain - le spleen de la jeunesse éternelle et entraîne le lecteur dans un road-movie satanique… où le Diable devrait reconnaître les siens !
C’est assez incompréhensible qu’un tel projet soit abandonné ? A qui la faute ? Editeur ? Divergence entre auteurs ? Mévente ? En tout cas, ce premier tome possède déjà beaucoup de qualité qui, à mon humble avis, aurait pu en faire une excellente série. Le dessin de March fait du bien, il est beau, soigné, généreux avec des vues variées et cases bien remplies. La mise en couleur (aquarelle?) est particulière, quelque peu flashy, électrique, elle sait aussi se révéler plus douce quand il le faut et donne du cachet à l'ensemble. Tout ce travail pour en rester sur un tome ? Ca serait regrettable.
Le scénario de Dufaux nous plongent dans un univers mystérieux en diable avec un érotisme et un côté malsain qui intriguent énormément. Ce ressenti provient de personnages obscurs à l’identité forte, je pense notamment à : Jude, travailleur du sexe, Megan l’énigmatique et recruteuse de talent cinématographique, l’étonnante The Strange au corps tatoué qui pourrait être une succube mais sans en être tout à fait certain, l’auteur laisse planer le doute….Et puis, cette boîte de production cinéma, l’IAP, qui sent le truc pas net avec comme logo, une tête de bélier qui suscite beaucoup de curiosité et dont j’aurai apprécié voir l’envers du décor.
Bref, il y a ici une quantité de pistes alléchantes qui méritent d’être poursuivies et éclairées mais aucune nouvelle d’une suite depuis cinq ans me fait le craindre le pire. A lire tout de même.
Scénario avec un bon potentiel et dessin magnifique. Une série que je vais suivre de près. Hâte de voir où tout ça va aboutir.
Alors là, une claque absolue. Dans le genre, Angel Heart d'Alan Parker, dans le genre ésotérique ou plutôt satanique, je n'ai jamais lu mieux en bande dessinée. J'espère que la suite sera aussi bien et j'espère même mieux au niveau de l'avancement de l'histoire. Les couleurs sont particulières mais très alternées, les bulles sont sympas, les personnages sont très réussis. Un jeu d'ombres sous un soleil clément comme dans le tome 3 de Blacksad, c'est bien joué.
Les expressions des yeux sont carrément extraordinaires, c'est du jamais vu en bande dessinées (je ne les connais pas toutes, bien heureusement) mais là c'est génial. Le nombre de pages est satisfaisant.
Petit bémol toutefois pour les auteurs, l'Adonis de Jude est un peu moyen. Bravo à vous, je suis content de mon achat, je suis content que cette BD fasse partie de ma collection. Pondez-nous une supère suite...
Une nouvelle série de Jean Dufaux c'est toujours un petit événement dans le monde de la BD. On peut dire qu'ici, ça démarre plutôt bien. Je ne vais pas m'étendre sur l'histoire car cela reste à suivre et j'attendrai donc le deuxième tome (pour me faire clairement mon avis) avec impatience mais ce qui est certain c'est que les personnages croqués comme l'ambiance sombre et envoûtante de ce New York à la Abel Ferrara est parfaitement rendu par le dessin vraiment splendide de March (les couleurs ne sont pas en reste et elles le sont tout autant de splendeur). A suivre donc...en espérant pas attendre des lustres.
Sexe et violence gratuits ou comment le vieux routier Dufaux cherche à se renouveler par la vulgarité la plus basse. Le talent indéniable de G.March est vraiment gâché ici. De plus cette BD n 'a rien à faire dans la collection "grand public" .