L
e bourgmestre d'Ikaerland sollicite l'Ordre des maîtres inquisiteurs pour déterminer l'origine des massacres perpétrés dans les monastères aux alentours. Se trouvant à proximité, Synillia et Eldeween sont dépêchées sur les lieux et reçoivent un accueil plutôt agressif : personne ne s'attendait à ... deux femmes. Dans un contexte déjà éprouvé par ces tueries et les tensions entre royaumes, les enquêtrices auront tout à prouver, et deux fois plus que leurs collègues masculins. Une lourde responsabilité pour Synillia qui accuse encore peu d'expérience et surtout, pas de pouvoir particulier hormis l'art de l'épée. Mais dans ce monde de brutes où il n'y a pas de place pour la faiblesse, elle va devoir jouer de finesse.
Sylvain Cordurié, déjà en charge du tome précédent, Orlias, aborde ce huitième épisode sous un angle original grâce à ses héroïnes. En effet, rien jusqu'à présent ne laissait penser que l'Ordre pouvait être mixte ou sans mage. L'aspect psychologique est ainsi mis en avant par rapport à l'action. La voix off bien gérée de l'humaine retranscrit son ressenti, ses réflexions et ses doutes, sans user de cliché. Outre le jeu du chat et de la souris qui s'incarne dans les relations des guerrières et de l'ennemi orgueilleux, l'intérêt du récit porte sur les joutes entre Synillia et les monarques à forte personnalité qui, à de rares exceptions, ne lui accordent aucune légitimité. Sans s'imposer, en laissant le bon sens agir par les mots plus que par les gestes, elle prouvera aux autres et à elle-même sa valeur.
Le style de Elia Bonetti s'inscrit dans la veine des dessinateurs antérieurs, un dessin de facture classique avec des décors soignés, une composition dynamique et une lumière qui confère d'agréables ambiances. Les petits défauts de rigidité dans les attitudes ont été corrigés depuis La nuit des morts-vivants, rendant les mouvements agréablement fluides.
Moins de force primitive et d'affrontements frontaux, plus de subtilité et de sincérité, c'est ce que propose cette nouvelle incursion dans l'univers de la série concept Les maîtres inquisiteurs.
Dans cette série des maîtres inquisiteurs, le moins que l’on puisse dire c’est que les différents scénaristes (Cordurié, Istin, Gaudin) ont l’art de la narration. Le type de ces récits s’accorde bien au style d’écriture.
Encore une fois le tandem Homme à pouvoir (mage ?) / Elfe fait des merveilles. Ici, la gente féminine combat le mage Umfray qui s’attaque à tous les monastères d’une région en éliminant tous leurs moines. Pourquoi ? C’est ce que se demandent l’inquisitrice et les seigneurs des royaumes environnants. L’un d’eux ne sait pas encore qu’il est la cible détournée.
Passionnant de bout en bout ! C’est le troisième épisode que je lis et je suis toujours aussi enthousiaste. Ces enquêtes, dans un monde imaginaire, hypnotisent le lecteur via des scénarios tirés au cordeau avec des dessins aux couleurs envoûtantes.
Magique, mais n’est-ce pas le but de cette magnifique série ?
J'attribue toujours un très bonne note à cette série. Justement parce que ce deuxième album du second cycle met un peu fin à tout ce machisme qu'on retrouve souvent. Les femmes sont souvent oubliées. Alors quand elles sont belles on aime les voir non ? Et bien c'est mon cas. Dans la même lignée des albums précédents, on démarre par un fait étrange et même très étrange, une enquête réussie, des traîtres, des pouvoirs magiques, des décors époustouflants, des dessins somptueux, un travail approfondi, une série franchement tip-top pour moi qui n'affectionne pas du tout le genre. Bravo encore une fois aux auteurs ainsi qu'à toute l'équipe des réalisateurs...
Et voila la suite !
Mais cette fois ci, la production nous éclaire en annonçant la mise en place d'un second cycle : commencé d'ailleurs, lors de l'album précédent.
L'histoire est plaisante, elle nous fait découvrir une nouvelle contrée d'Oscitan, ainsi que de nouvelles formes d'organisations politiques : tribut guerrière, roitelet, ordre religieux.