A
près les événements tragiques de la Candélaria, Rubeus soigne sa tristesse comme il peut. L'enfant devenu jeune homme s'implique dans l'O.N.G. dont son père adoptif, M. White, lui a confié les rênes et se rapproche de Capitu « la sorcière ». Son investissement humanitaire lui vaut d'ailleurs quelques inimitiés chez les pontes du quartier de Bejia Flor. À l'approche du Carnaval, tous n'ont pas la tête à la fête et chacun place ses pions en attendant de dévoiler ses ambitions. Animé par un esprit de vengeance qui va grandissant, l'orphelin va prendre une part active dans ce qui se prépare.
Retour de la fresque en quatre épisodes imaginée par Louise Garcia et Corentin Rouge. Prolongeant le tournant amorcé avec Les yeux de la favela, les scénaristes accentuent encore la tension et la violence qui se dégagent des ruelles sombres. Et même si le carnaval le plus célèbre du monde est présent en toile de fond, le récit est loin de l'image d'Épinal joyeuse et festive. Armes, meurtres, luttes de pouvoir, survie, représailles et trahison, le tableau dressé est couleur sang. Avec cette vision noire de Rio, ils dépeignent un environnement où seule la loi du plus fort existe, où ceux « qui sont censés protéger sont les mêmes qui assassinent » et où le vent de la confiance tourne aussi vite que les flingues ne sortent. Après une scène d'ouverture qui rappelle l'importance des croyances dans la société brésilienne et à quel point la peine et la détresse de Rubeus le rendent influençable, les rebondissements s'enchaînent. L'action est constante, l'allure soutenue et le danger partout. Le ton rappelle forcément La Cité de Dieu (le roman comme son adaptation cinématographique). Malgré l'enchevêtrement de gangs et de trames, tout est limpide et la compréhension aisée. Âpre et cruelle, l'intrigue s'accélère et prépare un final qu'il est difficile d'envisager heureux.
Corentin Rouge se charge à nouveau des dessins et des couleurs. Comme à chaque nouvelle production, il régale de son trait réaliste et vif tout en restant extrêmement lisible. Mais l'artiste ne se contente pas de dérouler une partition maîtrisée, il prend des risques. En proposant un découpage nerveux, parfaitement adapté au rythme du récit, des séquences aux teintes marquées ou de splendides vignettes et pleines pages, de nuit comme de jour, il confirme au passage un peu plus tout le talent que les lecteurs lui prêtent.
Tome à l'intensité dramatique indéniable et au tempo digne des meilleurs polars urbains, ce Carnaval Sauvage se révèle diablement efficace. Tout est prêt pour l'ultime opus qui s'annonce grandiose.
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un scénario qui tient en haleine le lecteur avec une ambiance qui monte crescendo, des rebondissements, des personnages attachants ou révulsant avec leur part d'ombre et de médiocrité.
le mal règne en maître et chacun essaie de tirer profit de la situation pour obtenir plus de pouvoir, plus d'argent, au détriement de ceux qui ont encore la naiveté d'avoir une âme. Mais pour chacun la situation peut se retourner et les seigneurs d'hier qui étaient intouchables ne sont déjà plus ceux de demain car ils ne sont déjà plus maitre de leur propre destin, mais de celui de...
Le mystère demeure et on ne sait pas qui tire vraiement les ficelles, qui détient le pouvoir.
Dénouement au quatrième tome...