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hargée par une société pharmaceutique de retrouver un cadre parti avec quelques documents confidentiels, Caroline va vite découvrir que derrière ce dossier a priori sans grandes difficultés se cachent des pratiques et des individus peu recommandables. C’est bien connu, si le tango est affaire de rythme et de confiance entre partenaires, il se révèle également être une arme de séduction, parfois fatale.
La parution remarquée de l’intégrale des aventures de Caroline Baldwin chez Paquet a motivé André Taymans pour relancer sa série emblématique. Dans Narco-Tango, l’auteur retourne aux fondamentaux en imaginant un thriller carré que son héroïne préférée assaisonne à sa façon. Simple, mais parfaitement étayé, le scénario est convaincant, à défaut d’être très percutant. D’un autre côté, même chez les détectives privés, il y a des enquêtes plus routinières. Pour ce faire, le scénariste a habilement associé une certaine actualité – la paléobiologie et la recherche de nouvelles molécules aux vertus curatives – à une partie du passé de Caroline. Le talent et un peu de facilité permettent au créateur des Tribulations de Roxanne de proposer un album maîtrisé, mais manquant de punch sur la longueur.
Graphiquement, ces retrouvailles se montrent à la hauteur. Cadrages serrés, mise en scène dynamique et un trait toujours aussi assuré, le dessinateur n’a rien perdu de son efficacité. Il promène ses protagonistes dans un Montréal estival plus vrai que nature ! Dommage que les couleurs un peu plates et aux allures datées du Studio Sept B se limitent au strict minimum en matière d’atmosphère et de ressenti.
Caroline fait la job ! comme on dit au Québec. Malgré un tempo un peu trop léger par moments, Narco-Tango marque le retour bienvenu d’une personnalité attachante et marquante de l’histoire du Neuvième Art.
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