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osie Schuller poursuit désormais son petit business sous le soleil de Cocoa Beach et délègue le nettoyage de ses scènes de crimes… Mauvaise idée, surtout pour une fée du logis comme elle !
Compilant les cinq issues parus chez Dark Horse Comics entre août 2016 et août 2017, ce deuxième volume de Lady Killer signe le retour de Joëlle Jones au dessin et... au scénario.
Autant le dire d’emblée, Les vices de Miami fait dans le trash, l’hyper trash même et il convient d’être un adepte chevronné du second degré pour apprécier, et relativiser, le propos. Derrière une débauche d’hémoglobine et une prédisposition à découper son prochain qui relèverait presque de la psychiatrie, Joëlle Jones s’attaque au rêve américain des fifties dans ce qu’il a de plus cher et de plus sacré. C’est provocant, incongru, improbable dans ses excès… et terriblement jubilatoire. Une sorte d’exercice de style où l’élégance sophistiquée de Josie respecte (faussement) l’esprit, comme le trait, de l’iconographie des publications d'après-guerre (la Seconde !), mais dans un registre qui ferait passer Dexter pour un néophyte !
Faisant fi de nombre d'inhibitions et témoignant d’une certaine propension à la surenchère, Lady Killer ne pose-t-il finalement pas la question existentielle qui mine - une partie - de la gent féminine : est-il possible d’être une tueuse compulsive et une femme équilibrée ?
Ce deuxième cycle est une vraie réussite.
Le contenu de ce deuxième album est de bien meilleure qualité que le premier. On retrouve quasiment les mêmes protagonistes mais le rythme de progression de l’histoire est plus vif et l’autrice se concentre sur l’essentiel. Je ne trouve rien à redire sur l’intrigue, c’est du tout bon.
Côté dessin, Joëlle Jones fait du très bon travail. Son trait paraît plus élégant et mieux maîtrisé. Mrs. Jones travaille aussi ses cadrages et c’est très réussi. J’ai adoré le dessin et la couleur, elle aussi paraît plus maîtrisée.
Bref, on a ici un super album, une très bonne suite qui a gagné en qualité avec ce deuxième cycle. J’attends le troisième album.
Dans la lignée du premier tome, cette suite est au même niveau point de vue scénaristique même si elle offre beaucoup plus de suspens et de rebondissements.
Notons le changement de dessinateur et de coloriste. Le vrai plus se trouve d'ailleurs sans conteste à ce niveau-là.
Le dessin est plus affiné plus précis et plus authentique (notamment dans les vêtements) et les couleurs moins flashis, sont d'avantage réalistes (notamment les scènes de nuit).
Avec cette équipe solide et complémentaire, et avec la direction scénaristique amenée à la fin de l'album, la suite devrai certainement encore monter d'un cran...