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assionné par la civilisation égyptienne, Gaspard est tout le temps au Louvre. Il y croise une fillette qui n’a rien de particulier, sinon qu’elle traverse les vitres, que les adultes ne la voient pas, qu’elle se révèle amnésique et qu’elle semble tout droit venue de l’époque des pharaons. Et comme elle est seule, elle a besoin de son aide. Commence alors une anecdote où la déesse Bastet s’incarne en chat et puis Thot en pigeon (les dieux se débrouillent avec les animaux qui se trouvent à Paris au XXIe siècle) pour venir à son secours. La jeune fille cherche à retrouver son nom, puis ses biens, d’abord dans les vitrines, puis dans les caves de l'établissement.
Le texte, signé Isabelle Dethan, est plaisant. Il s’agit certes d’une bande dessinée destinée aux jeunes, mais encore faut-il que le gamin soit éveillé. La scénariste ne lui rend d’ailleurs pas la vie facile. Le récit convoque des divinités oubliées, raconte certains épisodes de l’histoire de ce pays d'Afrique du Nord, discute des plis de la robe de la Victoire de Samothrace et du manque de considération qu’on a pour les morts lorsqu’on range leurs objets dans une collection (un concept étrange aux yeux de la demoiselle). Au-delà des visées didactiques, le ton est léger et amusant. Par exemple quand le félin se moque de son confrère incarné en oiseau bas de gamme ou lorsque le volatile demande au garçon s’il n’a pas, par hasard, un reste de viscères d’hippopotame, lesquelles sont nécessaires à la concoctions d’une potion. Au final, la chronique est bien menée, ponctuée de rebondissements et plutôt agréable.
Le dessin est à l’avenant : joli, un peu naïf et efficace. En quelques coups de crayon, l’auteure capte l’essentiel de l’architecture du bâtiment et des artefacts qu’il héberge. Dans ce lieu empreint de classicisme, tranche un spectre terrifiant, sans oublier une galerie de bestioles réelles et imaginaires. L’illustratrice escamote généralement l’étape de l’encrage et passe directement du crayonné à la mise en couleur. Le résultat, bien qu’il soit vaguement relâché, est plutôt chouette.
Gaspard et la malédiction du Prince-fantôme constitue la deuxième collaboration entre les Éditions Delcourt et le Louvre. Il y a un an, Le Cheval qui ne voulait plus être une œuvre d’art explorait les mêmes décors, mais avec un angle complètement différent.
Gaspard accompagne fréquemment son oncle qui travaille au musée du Louvre. Il aperçoit une jeune fille mystérieuse et entre en contact avec des divinités égyptiennes. Isabelle Dethan signe un belle histoire relativement classique mais parfaitement illustrée. La mise en couleur est très réussie. Album dédicacé au festival bd de Lagrasse.