I
nséparables et pourtant si différents... 1900, Carles et Pablo rêvent et désespèrent de trouver de nouvelles sources d'inspiration. Ici, à Badalona, tout est triste et terne, sauf le bordel peut-être. Qu'à cela ne tienne, grâce à l'argent du père de Carles et l'opportunité de présenter un tableau à l'Exposition Universelle, les deux jeunes gens montent à Paris. À eux la vie de bohème et le succès ! Et les filles aussi, pour le meilleur et pour le pire...
Tyto Alba (Tante Wussi) s'attarde le temps d'un ouvrage sur une courte durée dans la destinée du célèbre peintre Picasso : sa Période bleue, trois années au cours desquelles il n'optera que pour des thèmes sombres (mort, vieillesse, pauvreté...). Mais quel en a été le catalyseur ? L'auteur déroule les évènements et dévoile son origine. Tels des aimants, l'amitié solide qui unissait les artistes s'exprime et s'affirme dans son profond antagonisme et ses contrastes. L'optimisme, l'allant de Picasso et- au contraire - l'introversion, la sensibilité de son ami sont placées au cœur du récit et finement retranscrites. L'écart se creuse et vient le drame. S'ensuivent le remord, le chagrin et la douleur du survivant qui trouveront un exutoire sur la toile et, ironiquement, donnera naissance à son style.
Une certaine mélancolie sourd des illustrations à l'aquarelle aux couleurs passées qui habillent le trait épuré et enlevé du dessinateur. Cette spontanéité confère un caractère éphémère qui traduit la fuite de l'instant inexorable et l'impossible retour en arrière. Certes, le rendu peut paraître terne mais le sujet est à l'avenant. Le découpage simple laisse s'exprimer et respirer le dessin, n'hésitant pas, parfois, à s'élargir en pleines pages expressives et dramatiques.
S'il peut être admis que c'est dans le malheur que certains êtres produisent leurs plus belles œuvres, La vida, en instantané tragique dans l'existence de Picasso, exprime cette vérité de belle et douloureuse manière.
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