S
pécialisée dans les recherches archéologiques, l’agence Imago Mundi se voit confier une nouvelle mission : ses trois membres vont devoir mener des fouilles en plein désert d’Irak pour retrouver les vestiges de la mythique Babel. Leur expérience et leur matériel seront nécessaires pour travailler sur un site irradié par les bombes des occidentaux lors de la première guerre du Golfe. Cependant, dès leur arrivée, les ennuis commencent et il semble bien que certaines personnes ne voient pas d’un bon œil ces recherches.
Avec Imago Mundi, Corbeyran s’essaye à un genre différent de ses autres productions, à savoir l’aventure scientifique sur fond de recherche archéologique. Le résultat est assez réussi, notamment grâce à son association avec Braquelaire, mathématicien et informaticien. L’ensemble y gagne en cohésion et en crédibilité. Ce nouveau récit s’engage sur un mythe de l’histoire antique, la fameuse tour de Babel, tout en le replaçant dans un contexte très contemporain et malheureusement toujours d’actualité, la guerre en Irak. Il présente ainsi une vision différente et moins manichéenne du conflit opposant ses habitants aux Etats-Unis.
Au fur et à mesure, la série gagne en profondeur, les personnages sont un peu plus vulnérables. Ils ont enfin perdu ce côté « super-héros » trop présent dans les deux premiers tomes et le récit s’en trouve renforcé. Ce troisième diptyque trouve tout son intérêt dans la deuxième partie de l’histoire. L'Effet Babel traîne trop en longueur et l’intrigue n’avance pas suffisamment pour tenir le lecteur en haleine. Ensuite, débarrassé des quelques obstacles rencontrés par les protagonistes, le propos peut enfin s’orienter vers des explications géopolitiques plus intéressantes.
Le dessin de Brahy se situe dans un registre réaliste, proche du trait de Francq pour la série Largo Winch. Brahy n’atteint pas le niveau de son homologue dans sa représentation des femmes : elles arborent une bouche très (trop ?) large et y perdent en féminité. Les décors sont très soignés et s’appuient sur une documentation fournie et bien utilisée. La mise en couleurs est soignée et très homogène. L'ensemble est cohérent et très agréable.
Cette série n’est sans doute pas la meilleure de Corbeyran et ces albums se situent dans la continuité des précédents. Il s’agit d’aventures scientifiques sans autre prétention que de nous faire passer un moment agréable. La parution simultanée des deux tomes reste toujours aussi appréciable et évite l’attente toujours frustrante d’une suite. A noter la présence d’un cahier explicatif intéressant sur la série et les sujets d’inspiration des auteurs.
Un fois encore l'agence d'Imago Mundi trouve quelque chose de totalement inattendu dans le sous sol d'Irak.
Scénario et dessins nous tiennent en haleine.
Excellente histoire.
8/10.
Etant donné que j'avais très apprécié la première partie de cette histoire, je me suis retrouvé assez déçut par cette seconde partie qui m'a plutot ennuyé.
A part on se fait de plus en plus au dessin qui est loin d'étre le plus réussi, mais il ne gache en rien l'histoire.