L
e 12 juin 2016, un type armé jusqu’aux dents entre dans une discothèque d’Orlando. Il ouvre le feu et tue quarante-neuf personnes. C’est un drame. Pis encore, il s’avère que la terreur était ciblée puisque la boîte de nuit était essentiellement fréquentée par la communauté homosexuelle. Love is love se veut la réponse du monde du comic à ce massacre (le générique compte une quarantaine de noms). Il y est question de droit des gays, d’homoparentalité, d’amour et de contrôle des armes.
Ces témoignages en une ou deux planches ont de toute évidence été produits dans l’urgence, la colère ou la panique (et peut-être les trois). Et le résultat s’en ressent. Le message est là, comme un cri de peur, comme un cri de révolte, comme un cri primal. Mais l’impulsivité et la spontanéité font rarement de bonnes histoires. Au mieux, ils témoignent d’intentions honorables et de la douleur. Le ton était certainement juste au moment de la tragédie (et lors de la publication aux États-Unis il y a un an), mais dix-huit mois plus tard, le lecteur aurait souhaité que l’émotion brute des premiers jours se transforme en véritables récits.
Un propos important, qui se révèle cependant très redondant et qui, au final, ennuie.
Cet album est une anthologie rendant hommage aux quarante-neuf victimes de l’attentat d’Orlando en 2016. Plus d’une centaine d’auteurs de comics – mais aussi plusieurs auteurs extérieurs à ce milieu – écrivent et illustrent en une ou deux planche(s) leur perception de ce tragique événement. De par la nature de l’exercice, l’album est immanquablement traversé par une vaste palette de sentiments, des plus intimes et personnels aux plus objectifs et distanciés. Mais, que ce soit sous la forme d’une courte bande dessinée ou d’une illustration, chacun veille surtout à se ranger à sa manière derrière le slogan Love is love / L’Amour c’est l’amour.
Il faut d’abord saluer Bliss Comics pour l’édition française de cet album enrichie de la contribution d’une vingtaine d’auteurs français par rapport à la VO et pour en avoir maintenu son caractère caritatif. Initié par Marc Andreyko et soutenu par IDW et DC Comics, on ne s’étonnera donc pas d’y retrouver de-ci de-là quelques figures super-héroïques bien connues (au premier rang desquels Batwoman et Poison Ivy). Sur 160 pages, on y découvre nécessairement des auteurs plus ou moins reconnus – et, il faut aussi le dire, plus ou moins inspirés – mais chacun y garde son style, voire essaye d’y refléter son actualité (Liam Sharp sur Wonder Woman, Tom King et Mitch Gerads sur Batman, Guillem March sur Karmen, etc.). On pourra cependant regretter l’absence de Marvel Comics sur un sujet qui aurait dû transcender les clivages éditoriaux.
Bien que je comprenne naturellement l’objectif d’honorer la mémoire des victimes et de permettre à ces auteurs de mettre leur art au service d’une œuvre caritative en faveur du mouvement LGBT+, j’ai refermé cet album avec un sentiment d’inachevé. En effet, s’il est permis d’émettre une critique malgré la noblesse de cette initiative, le propos général de Love is love m’a paru finalement tiède et mièvre au regard de l’enjeu. Si chacun reconnaitra qu’il faudrait plus d’amour dans ce monde, il est malheureusement des sujets, tels l’homophobie, pour lesquels cela est très insuffisant. Rares sont les auteurs de cet ouvrage à oser prendre position, à oser entrer sur le terrain de la politique, des armes ou de la religion pourtant indissociable de cet attentat. Pour ne pas dévier de l’exercice, pour ne pas s’engager sur des sujets de société et, peut-être aussi, pour ne pas froisser leur lectorat.
Le 12 juin 2016 a eu lieu un odieux attentat au Pulse, une boite de nuit gay d'Orlando. Une tuerie à l'arme à feu qui a fait 49 morts et de nombreux blessés. Les victimes avaient juste le tort d'avoir une orientation sexuelle différente selon l'auteur du carnage ayant agit avec une haine irascible. C'est une autre forme de racisme et cela peut faire également des dégâts.
Des auteurs du monde entier se sont alors réunis autour de ce comics pour apporter des petites histoires courtes de ce que cela leur inspirait. Il y a de la tristesse et beaucoup de compassion mais surtout un message d'amour. On ne naît pas avec la haine. C'est quelque chose qui s'enseigne par la suite. Si on ne prend pas garde, on peut devenir mauvais.
Bref, c'est un hommage qui est rendu aux victimes et c'est plutôt bien fait sur le fond et sur la forme. Certains messages sont vraiment poignants. On retrouvera même Batman ou Supergirl. Cependant, même les super-héros ne peuvent rien faire contre une certaine forme de bêtise de l'humanité...