« J’ai croisé Keith Richards, un jour. Une ombre, un mort vivant. C’est pour ça qu’il a deviné, qu’il s’est arrêté. Il a blêmi. Il a cru que j’arrêterais de jouer… Pour m’occuper de lui. Mais ce n’était pas son heure. J’ai continué de souffler dans mon harmonica. Il est reparti, soulagé je crois. »
Au poing une arme à votre nom et dans la tête plein de questions, Blue Harmonica s’approche de vous. Il vous parle à peine, de sa voix que l’on devine calme et posée, et sans trembler vous assène le coup fatal. Mais ce n’est pas la mort qu’il vous apporte, c’est la rédemption…
Quel est donc cet étrange individu que rien ne semble troubler ? Comment l’approcher et le comprendre ? Comment même se souvenir de lui ? Telles sont les questions que se pose Jessica Blandy, elle qui n’aspire qu’au calme après tout ce qu’elle a vécu, elle qui ne cherche que le repos de son âme. Quelle force mystérieuse l’attire vers cet homme qui ne l’est pas moins, pourquoi vouloir s’accrocher à cet homme qui semble insaisissable, pourquoi vouloir retenir cet homme qui ne fait que passer ?
Toujours cette même ambiance mêlée de jazz et de blues, toujours cette même Jessie belle et amoureuse, mais cette fois il y a quelque chose en plus. Quelque chose qui nous dit qu’elle change, cette femme que l’on a appris à aimer. Un album plus calme, plus posé mais toujours aussi mystérieux, emprunt d’un mysticisme toujours présent et d’un charme plus qu’évident. Une confirmation pour Renaud qui dépeint les femmes dans ce qu’elles ont de plus beau. Un retour à la normale pour Dufaux qui a su distiller dans son récit ce petit quelque chose qui fait qu’on s’accroche, cette ambiance pleine de calme, de poésie, d’amour et de douceur.
Un album qui finalement, prouve que Dufaux reste malgré tout un grand artiste. Comme le dit Blue Harmonica, nous avons tous du talent. Parfois il s’exprime, parfois il reste muet.
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