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onoré d’Estienne D’Orves a été fusillé par les Allemands en 1941. Mais qui est cet homme né près de Toulon quarante ans plus tôt et dont le nom est honoré sur des dizaines de station de métro, squares, rues et lycées partout dans l’Hexagone ? Capitaine dans la marine, héros de guerre et résistant, il est également un excellent fils, un bon époux et un père aimant. Profondément catholique, il a le sens de la famille et de la patrie. En prison, il soutient le moral de ses compagnons d’infortune et endure les brimades sans dire un mot pour ne pas les déstabiliser. Lors de son procès, il insiste pour être tenu pour unique responsable des agissements du réseau Nemrod qui a mis en place la première liaison avec l’Angleterre. Bref, il est une inspiration.
La biographie signée Jean-François Vivier relève de l’hagiographie. Son protagoniste est d’une droiture absolue. Dans son curriculum vitae ne se trouve aucune zone d’ombre, il s’avère l’incarnation de la probité. Exemple ultime : au moment de son exécution, il embrasse l’officier allemand qui commande le peloton, car il a compris qu’il est aussi un patriote. C’est beaucoup de vertu pour une seule personne et le lecteur aurait souhaité que le scénariste adopte un point de vue plus critique, qu’il gratte pour voir s’il n’y a pas quelque chose à découvrir sous les couches de vernis.
Denoël propose un dessin réaliste de qualité et sa reconstitution de la France de la première moitié du XXe siècle convainc. Il y a peu de fantaisie dans les illustrations et la composition, mais il pouvait difficilement en être autrement avec cet ouvrage très académique.
Honoré d’Estienne d’Orves est sans doute un personnage intéressant, mais la démarche biographique de l’auteur ne va pas tout à fait assez loin.
Effectivement, un résistant de la première heure pas assez connu, dont la mémoire mérite les plus grands honneurs. L'album lui rend justice.
Bon découpage scénaristique avec une bonne accroche du lecteur, souci de véracité historique, dessin clair et expressif d'une grande lisibilité par Denoël.
Il est des noms que l'on croise sans connaitre la personne qui se cache derrière. Pour ma part, Honoré d'Estienne d'Orves en faisait partie. Je remercie donc Jean-François Vivier pour le scénario et le trait précis de Régis Parenteau-Denoël qui nous proposent un récit haletant et émouvant qui satisfera autant les curieux que les passionnés d'Histoire. Il était pertinent de redonner vie à un personnage entré en résistance pour défendre ses valeurs et les valeurs d'une patrie perdue. Honoré d'Estienne d'Orves est mort pour la France, fusillé au Mont Valérien. Il méritait de sortir de l'ombre, c'est chose faite grâce à cet ouvrage que je recommande vivement.