L
es oiseaux ne se cachent plus pour mourir, entraînant avec eux l’Humanité vers sa fin.
Piochant dans l’actualité la plus récente, Jean-Pierre Pécau livre une version de la fin du monde qui ne fait pas forcément dans les grands sentiments ou la facilité. Sur ce thème déjà (très) visité, il est difficile d’innover et Soleil froid privilégie la variation. Ainsi, le scénariste de Jour J opte pour un héros, moins manichéen qu’à l’accoutumée, accompagné d’un robot de portage (hybride de mule et d’Intelligence Artificielle), véritable protagoniste à part entière. Parallèlement, le récit est judicieusement parsemé de flashbacks et de révélations qui permettent tout à la fois de maintenir le suspense et de créer un univers cohérent aux personnages dotés d’un minimum de personnalité. Sur ce scénario solide, Damien calque son dessin semi-réaliste aux encrages appuyés et sait donner à ses décors la bonne dimension.
Soleil froid est de ces albums qui incrémentent un genre en cultivant ses thématiques principales tout y apportant une petite pointe d’originalité.
Jan, après avoir quitté avec Margueritte , son ordinateur détecteur articulé, les montagnes Suisses, se retrouve à Lyon, pas un oiseau, avec les serpents comme seule nourriture. la vigilance s'impose car des petits bandits en veulent à ce pélerin hors du commun. Margueritte cependant détecte et a du répondant d'auto-défense. La nuit son regard est attiré par un groupe de personnes qui se rendent dans un ancien centre commercial. Ce centre se révèle être un lieu de vie bien protégé. Il y rencontre "Broc", un illuminé qui a la conviction que tout a été créé par des humains, certains crient à l'intox. Séduit par ses propos jan le suit et va dans un centre d'échange pour avoir de la nourriture. Il cède un transistor qui se trouvait au cou des chiens abattus précédemment. Broc lui propose un lieu où dormir avec une compagnie "L.N."' une pute , jeune fille jeune sans parents illettrée. Jan prend la fille en protection, mais dort seul. Dans son sommeil il se remémore, sa sortie du Grand Saint Bernard, son arrivée sur le sol français, avec l'attaque des corbeaux, sa blessure à la tête, sa rencontre avec Aline, la spécialiste en biologie et ornithologie qui l'a soigné. Elle lui a révélé que le virus a été créé , elle en a eu la certitude car elle travaillait dans un laboratoire de l'hôpital tout proche. Le passage de dirigeables automatiques permet à Margueritte de se brancher et d'accéder à des fichiers. Cette recherche "attaque d'oiseau" sur la base de donnée déclenche la venue de deux exterminateurs qui ont été dépéchés sur les lieux afin d'éliminer "Aline Thomas, la biologiste et la personne qu'elle côtoie", car ils ont eu accès à des dossiers top secret. Méfiants les deux exterminateurs sont neutralisés et Aline et Jan fuient dans la montagne. Les souvenirs de Jan sont interrompus par LN qui est entrée dans sa chambre et lui révèle que des "Aliens " sont arrivés . jan , Broc et LN s'enfuient dans les sous-terrains. Broc est abattu mais grâce à la voiture de Broc, LN et Jan parviennent à s'échapper. D'où sont venus ces hommes, des dirigeables mis en place par Google depuis des années et qui surveillent et neutralisent (Ceux-là même qui avaient attaqué Aline dans sa grange). Jan fait le lien entre l'attaque chez Aline et l'attaque de ce jour. Margueritte a été infectée "il y a 6 mois à la ferme d'Aline". Margueritte isole les fichiers infectés pour ne plus être repérée. Pendant ce temps l'échangeur fou d'éléctronique a réussi à brancher la puce du module cédé par Jan. Cela provoque la destruction par Drônes de toute la cité. Pour Jan il y a vraiment quelqu'un derrière ce virus et ces destructions mais pourquoi? Pour Margueritte les fichiers infectés étaient ceux de l'hôpital qu'ils avaient visités lorsqu'ils étaient tombés sur une mère et sa fille réfugiée à l'abri des corbeaux qu'ils avaient dû exterminer vu leur infection au virus. Pour LN qui abandonne sa fonction de pute et Jan, la seule chose s'est d'échapper à la surveillance des aéronefs. mais le pont sur lequel ils s'engagent est détruit...
Apres un tome 1 prometteur, voila une suite qui se laisse ... dévorer. Scénario bien ficelé, héro bien trempé, personnages secondaires intéressants. Oui, les flash back sans avis préalable, c'est pas top, ça oblige a aller fouiller dans les pages ou les tomes précédents, tant pis , ou plutôt tant mieux. Un très bon "road movie".
Jolie suite ! On y retrouve la même ambiance froide que dans le 1er tome malgré un climat moins hivernal.
La narration est très travaillée et permet, au moyen du dialogue avec le robot Marguerite, de faire avancer l'intrigue de manière simple et efficace. Les personnages que rencontre le héros sont intéressants et apportent un plus au récit. L'introduction des flash-backs est un peu brute mais on s'y fait. J'ai apprécié la partie de l'histoire dans le centre commercial car chaque lecteur peut retrouver un peu celui qu'il fréquente. Ça a pour effet direct de plonger le lecteur dans l'histoire. Enfin, je ne sais pas si j'avais noté ça lors de la critique du premier album mais le héros appelle son robot à quatre pattes Marguerite et ça rappelle le voyage d'un célèbre prisonnier avec sa vache…
Le dessin n'est pas le point fort de l'album mais il ne dénote pas et reste agréable. Les décors sont travaillés.
Amateurs de récits post-apocalyptiques, cette histoire vous plaira, sans aucun doute !
A la fin du premier tome j'espérais ne pas être déçu par la suite. Et c'est le cas. On peut même dire que le niveau est monté d'un cran. Le dessin est plus précis, plus soigné mais surtout le rythme est plus soutenu, l'histoire est bien en place et les rebondissements se succèdent.
Dans le premier album il y avait des flashbacks 15 ans auparavant bien distincts du reste de l'histoire. Ici ce sont juste des petits changements temporels (pas plus de 6 mois en arrière) qui ne sont pas immédiatement identifiables et qui peuvent donc perturber le rythme. C'est dommage.
A part ce petit point négatif, cette suite est totalement réussie.
J'ai laissé tomber la vraisemblance, pour ne m'intéresser qu'aux péripéties.
Et lu comme ça, c'est un divertissement très honorable.
Le dessin est bon, très bon même. Les personnages sont parfaitement identifiés, ce qui nous change de bon nombre de Bd où on se pose sans arrêt la question de savoir qui est qui.
Le rythme de l'histoire est vif, mais les changements de temps (les retours en arrière) sont parfois déroutant, et du coup mal venus.
Ca descend un peu la note finale.
Il n'empêche, dans le marasme actuel des BD tout public, c'est quand même sympa à lire. La bonne idée, c'est évidemment Marguerite, la star de l'histoire.
J'espère que l'histoire ne va pas se régler en 3 tomes, ce serait vraiment dommage.
Un héros avec une vraie gueule et un caractère bien trempé ne faisant pas trop dans la sentimentalité. Un mélange de Clint et de Lino, un bon vieux bourru qu’il ne faut pas trop chercher. Une histoire bien née où pas un instant l’ennui ne s’est installé. Dans cette veine j’espère qu’il y aura de nombreux albums. Un super moment de détente.
Toujours aussi remarquable...
Le scénario est très solide, l'action au rendez-vous, le héros n'est pas tout blanc et surtout, le background est approfondi au fur à mesure des pages.