L
e Joker est de retour. Les habitants de la capitale du crime le croyaient hors de combat, mais comme la mauvaise herbe, il revient toujours. Et il s’avère plus fou et psychopathe que jamais. Pour offrir un collier à Harley Quinn, il réalise un braquage particulièrement violent. L’homme chauve-souris s’interpose et c’est retour à la case départ pour le bandit qui apparaît à la fête les mains vides. Souhaitant obtenir le pardon de la belle, il complote pour s’emparer d’un bijou encore plus beau que le précédent. Pour arriver à ses fins, il s’en prend à l’entourage de Bruce Wayne.
D’emblée, le lecteur note la qualité graphique du Dark Prince Charming . Enrico Marini est doué et il convainc sans mal avec son trait réaliste qu’il habille de couleurs généralement sombres, lesquelles conviennent parfaitement à cette atmosphère des plus glauques. D’un réalisme cru, il transmet toute la violence de l’univers du rongeur volant. L’aficionado s'étonne tout de même que la vision européenne du personnage ne soit pas davantage différente de l’américaine : multiplication des vignettes et de leurs formats, abondance de très gros plans, empilement de dessins, sans oublier l’accumulation des onomatopées, lesquelles sont parfois étranges : une épaule qui fait « crac » lorsqu’elle se brise, ça va, mais le « thoom » et le « sock » produits par les coups de poing surprennent le locuteur francophone.
Le scénario est malheureusement plutôt court. Certaines scènes d’action tendent du reste à s’étirer, notamment une poursuite en voiture et un affrontement avec Killer Croc qui font respectivement dix et huit pages. Cela dit, l’auteur connaît son métier, il a le rythme dans le sang, il sait raconter une histoire et l’amateur de comics ne s’ennuie pas une seconde. La table est d'ailleurs mise pour une deuxième partie qui pourrait être surprenante.
Au final, le bédéphile se demande tout de même si dans ce Batman vu par…, le scénariste du Scorpion n'a pas adopté une posture trop respectueuse.
Graphiquement intéressant, scénaristiquement beaucoup moins. Une œuvre qui se laisse lire, mais sans créer de réelles tensions dramatiques.
Les personnages sont bien dessinés (au propre comme au figuré).
Mention spéciale pour le joker et sa personnalité qui est toujours jouissivement timbrée.
Voici mon auteur italien préféré qui livre sa version de Batman. Je dois dire que c'est très intéressant par divers aspects. Il y a une bonne dose d'humour un peu noir par rapport à la relation qu'entretienne Batman ou le Joker avec leur compagne respective.
Il y a également cette histoire de mise en cause liée à la paternité du célèbre milliardaire de Gotham City. Pour autant, on ne tombe pas dans le burlesque. C'est intelligemment construit dans le scénario. L'histoire en effet n'est point farfelue. Elle tient debout.
C'est toujours intéressant de voir un auteur là où l'on ne l'attendait pas. Pour le reste, il a la maîtrise du graphisme toujours excellent et de la mise en page. Point de problème de compréhension dans la lisibilité avec lui. C'est le gage d'un grand auteur qui va droit au but.
Pour « son » Batman, Marini nous offre un album assez agréable, qui vaut surtout pour ses magnifiques planches tout en action. Les personnages du Joker et d’Harley Quinn sont très réussis et donnent le ton à l’histoire. Côté scénario, ce n’est pas le point fort de Marini et les fans de Batman seront inévitablement déçus par le manque de profondeur… mais pour les autres, ça passe plutôt bien.
Et si l'un des plus grands héros de comics américains était adapté au format de BD européen par un italien ? C'est le défi que relève brillamment Marini (« Le Scorpion », « Les Aigles de Rome » etc.) à la fois au dessin et au scénario.
Sombre, mature, violent et sans fioritures (sauf concernant le Joker qui est plus dingue et « fun » que jamais), c'est un vrai polar que nous livre Marini.
Batman enquête sur l'enlèvement d'un enfant qui pourrait être sa fille, corde sensible sur laquelle va jouer le Joker.
La patte artistique de Marini est d'ailleurs un vrai plus car elle donne un charme indéniable à cette enquête de Batman, ce qui change de l'habituel style à l'américaine manquant souvent de personnalité. Espérons qu'après ce premier test des plus concluants, DC Comics donnera à nouveau sa chance aux dessinateurs européens pour des nouvelles aventures de Batman ou d'un autre personnage emblématique de la « mythologie américaine ».
J'avais un apriori , non pas sur le dessin de Marini, mais sur l'histoire, étant allergique aux comics américains et aux supers- héros en particulier (Je dois avouer que je n'ai jamais lu une bd sur Batman). Et bien je dois dire que j'ai été agréablement surpris par ce premier opus. Le dessin de Marini est superbe, surtout les pleines pages . Même si cet opus fait la part belle au Joker, les scènes où Batman entre en action sont assez réussies.
Mais quelques aspects m'ont quelques peu déçus: le format choisi, entre le comics et le franco-belge, un lettrage parfois trop petit (en particulier ceux de la voix off) et une lecture assez rapide (l'intrigue principale s'installant que vers la seconde partie de l'album).
Bref un avis mitigé, mais je lirai sans nul doute le second volume de cette histoire.
Quelle idée Marini a-t-il eu d'ajouter un 3000ème épisode à Batman, héro vu, revu et usé ?
Scénaristiquement, rien de transcendant, mais graphiquement ça se justifiait.
Les plongées et contre-plongées sur vues de Gotham donne une incroyable impression de mouvement.
Un régal pour les yeux!
L’annonce de la parution en co-édition Dargaud/DC d’un Batman par le grand Enrico Marini a créé un bouillonnement rare dans le milieu BD cet automne. Accompagné par une campagne promo (que l’on qualifiera d' »américaine »…) de Dargaud et de Marini lui-même, cet évènement a occulté pas mal d’autres très grosses sorties, à commencer par exemple par le premier Largo Winch post-Van Hamme…
J’avoue que j’étais assez méfiant, agacé par cette campagne rarement vue dans la BD franco-belge, trouvant les premières images un peu trop « claires » pour une BD du Dark Knight et la couverture pas plus excitante que ça (bon, les couvertures de Marini en général ne sont pas ce qu’il fait de mieux). En outre le format BD paraît étrange et je me demande s’il n’aurait pas fallu préférer un format comics éventuellement agrandi. Le Marini que j’ai adoré, celui du Gypsy, de Rapaces et du Scorpion m’a un peu laissé sur ma fin ces dernières années avec une série Les aigles de Rome qui ne m’a pas accroché…
Ce premier volume d’une histoire en deux parties présente une intrigue sommes toutes classique de Batman: le Joker a enlevé une petite fille qui pourrait être la fille de Bruce Wayne… Il s’agit d’une mise en place, avec les personnages principaux de la galaxie Batman: Harley Quinn, le commissaire Gordon, Killer Croc, Catwoman, Alfred et bien sur le Joker… qui est peut-être le personnage le plus réussi de l’album. L’histoire ne fait que commencer et devra être résolue en un seule volume, ce qui peut être court… Très clairement si certains plans sont particulièrement réussi (avec plusieurs doubles-pages du Batman en mode « sentinelle »), ce n’est pas la mise en scène qui marque dans cet album peut-être un peu trop sage et respectueux, mais bien les personnages. Étonnamment le Batman comme Bruce Wayne sont quasiment absents de cet album, pour laisser la part belle au Joker et sa dulcinée. Marini s’est visiblement fait plaisir sur la Némésis de la chauve-souris ainsi que sur sa réappropriation graphique, plus inspirée des films de Christopher Nolan que de ceux de Tim Burton. Ainsi la batmobile et la batcave sont très réussies (mais peu vues). Les plans larges de Gotham sont beaux mais pas très travaillés. Les costumes de Batman et de Catwoman en revanche ne m’ont pas paru très originaux. Il me semble que l’auteur a peut-être été impressionné par le personnage (il révèle dans une préface assez sympa qu’il réalise un rêve de gosse) et n’a pas osé surprendre, hormis avec une relation déjà assumée entre Wayne et Selina Kyle mais qui n’est pas réellement utilisée dans l’album. Encore une fois, l’intrigue n’est pas inintéressante mais n’est qu’ébauchée et aurait sans doute gagné à être publiée en un seul volume (d’autant que Marini est un dessinateur rapide). Je me demande au final si Marini n’a pas réalisé son album un peu vite…
Marini est un grand dessinateur populaire qui maîtrise son art (même s’il lui faudrait travailler ses perspectives et ses éléments techniques, mais ça on le savait déjà). Mais le Batman est l’un des personnages ayant le plus été illustrés et il passe après certains Jim Lee et les albums de Capullo/Snyder qui ont marqué un nouvel étalon en la matière (tant graphique que thématique). Il devient impératif d’adopter une patte graphique ou une idée radicale si l’on veut sortir du lot. Il faudra attendre le second volume pour être fixé et savoir si nous auront au final un bel album illustratif ou une vraie bonne histoire de Batman. Personnellement le White Knight que publie Sean Murphy m’excite pour l’heure beaucoup plus.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2017/12/11/batman-the-dark-prince-charming/
Magnifique ! Du grand Marini ! J'ai lu cet album...que dis-je j'ai dévoré cet album avec un enthousiasme débordant !
Même ce qui ne sont pas fan de Batman ou des comics y trouveront leur compte. Bravo !
Magnifiquement dessiné, Marini nous plonge dans une atmosphère sombre du meilleur effet! Si l'histoire n'est pas forcément très profonde, elle reste intéressante et sans temps mort. De plus il y a un côté "cinématographique" très sympa dans cet album.
Seul défaut, c'est beaucoup trop court! En effet l'album est lu en 15/20 minutes et ça ressemble beaucoup à une grande introduction du prochain tome (qui j'espère sortira vite). Ceci étant dit le charme opère quand même et The Dark Prince Charming est un indispensable de cette fin d'année!
Très très très léger. Scénario indigent pour ceux qui ont lu des Batman, comme ceux de Miller , ou Amère victoire, un long Halloween, la cour des hiboux.etc.
Rien de surprenant, même le dessin de Marini privé de ses couleurs n'arrive pas à égaler son travail sur le scorpion ou les aigles de Rome. Il n'apporte vraiment rien de neuf aux personnages du Joker ou Harley... Déception. Lu en quinze minutes.
Personnellement, ce Batman je l’ai adoré.
Généralement quand je lis un comics de super héros, je suis très vite dépassé par les scénarios qui me semblent confus et l’incompréhension sur la structure des cases me gagne rapidement aussi.
Alors, ici, pour moi, avec cette structure à l’européenne c’est un vrai bonheur. Le dessin de Marini est comme toujours d’excellente qualité avec une histoire qui coule de source et contrairement à un autre avis, je ne trouve pas que celle-ci manque de rythme.
Voilà un Batman tel que je l’admirais et le percevais quand j’étais enfant dans les années 70. Alors j’attends le deuxième tome avec envie. Et le Joker… franchement… il est génial.
Du Batman en BD.
Marini a beaucoup travaillé le dessin. On reconnaît très clairement sa patte dans l’album au dessin réussi. On décèle un lien évident avec la BD Gipsy (du même auteur) tant dans le dessin des personnages et que des véhicules. Lumière et couleurs sont également très travaillées et les vues de Gotham sont exceptionnelles. La couleur directe est du plus bel effet.
Après le dessin, parlons maintenant du défaut de l'album... son scénario. C’est plat ! Très plat même. On retrouve un panel de personnage un peu à la manière de Batman Silence (Hush en VO) mais le touts manque cruellement d’homogénéité et de rythme.
Cet album n'est évidemment pas mauvais en soir mais, pour l’apprecier (ou pas) il faudra lire cette histoire dans sa globalité, à la sortie du second tome.
Wait and see...
Il ne se passe finalement pas grand chose dans ce premier tome. Les dessins sont jolis même si je regrette le manque de précision sur certaines cases ou illustrations pleines pages (qui font un peu brouillon parfois).
Cela reste une BD (très) sympathique, mais qui ne révolutionne rien du tout dans l’univers de Batman.
Design intéressant de cette énième version de l'homme chauve-souris, mais personnellement cela ne me suffit pas, trouvant l'ensemble un peu léger. J'espère un tome deux plus concret et moins rapide. Affaire à suivre...