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l’aube de la guerre civile espagnole, dans le sud de l’Espagne, un jeune orphelin décide de prendre la route avec le cirque qui vient d’arriver en ville. Lors de l’étape suivante, ils sont confrontés aux militaires qui ont pris le contrôle du village. Embarqués, d’abord malgré eux, au côté de la résistance républicaine, la troupe voyage au gré de l’avancée des nationalistes. Ermo, sous la protection de feu ses parents, est pris dans la tourmente de l’insurrection…
Initialement publié en six tomes chez Libre d’images, structure créée à cette occasion par l’auteur, Les fantômes de Ermo est ici réédité par la Boîte à bulles en deux volumes. Bruno Loth (Apprenti, Ouvrier) livre une bande dessinée inspirée des souvenirs de son beau-père, dans la lignée de son œuvre autour de la mémoire familiale et des valeurs de la gauche. Il illustre son récit par un dessin sobre, classique, lisible et léger, lorgnant davantage vers la fiction que vers un graphisme ultra réaliste de document historique, le tout coloré en nuances de gris, noir et touches de rouge, aux couleurs de la CNT !
Cette série constitue un agréable divertissement grâce à ses personnages attachants : circassiens pittoresques, hommes et femmes, anarchistes, socialistes et communistes se battant avec les moyens du bord, pour un idéal de liberté et de partage ; sans oublier Ermo, dont l’innocence donne le sentiment d’être soi-même emporté par les évènements de l’Histoire. Mais ce récit est également une opportunité de se (re)plonger dans les prémices du conflit qui se solda par la dictature franquiste, en abordant par exemple la formation de la colonne Durutti. En ce sens, le petit dossier en fin d’ouvrage peut gagner à être lu avant la bande dessinée pour resituer le contexte.
Mariant efficacement Histoire, aventure et pointe de fantastique, Bruno Loth permet de (re)découvrir la guerre d’Espagne à travers le regard d’un enfant. Pour savoir ce que deviendront Ermo et ses compagnons, rendez-vous dans le deuxième tome !
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