S
halin, perdue dans le désert, n’était pas sensée attirer autant de monde. Le refuge des renégats Drekkars et des anciens esclaves (cf. Livre II - Drekkars) vient d’accueillir l’ancien roi Akanor et les survivants de la bataille d’Al Astan (cf. Livre III - L'Adieu aux rois). Dans leurs pas, les troupes du roi Othar de Vériel veulent achever le travail. Celles-ci sont rejointes par l’armée Drekkar venue châtier les traîtres. La cité se prépare à un siège désespéré. L’ex monarque des Fils de la terre envoie des hommes vers Xenthès, son fief, pour y chercher des renforts avec peu d’espoir que les secours puissent être mobilisés à temps. De son côté, Sékal d’Aegor part à la rencontre des Riddraks, seule nation à avoir refusée le joug des Puissances. Celui qui tire les ficelles dans l’ombre depuis le départ se réjouit : la fin est proche, il va pouvoir retrouver son bien.
Depuis maintenant quatre tomes, Fabrice David et Eric Bourgier développent une fantasy d’une qualité rare. De trop nombreux auteurs se contentent de reprendre un canevas vu et revu, s’intéressant essentiellement à l’aspect martial. Ce n’est pas le cas avec Servitude. Déjà, les humains n’ont pas de pouvoirs surnaturels. Ensuite, les deux partenaires ont clairement décidé de ne pas tomber dans la facilité en cédant à l’attrait de l’action à tout prix. Depuis le commencement, ils osent le pari de prendre leur temps, de s’attacher aux détails. Au fur et à mesure que l’histoire avance, ils construisent un univers riche, le rendant ainsi crédible, ne négligeant aucun des éléments constitutifs des grandes sagas. Intrigues, surprises, antagonismes, soif du pouvoir, romances, amitiés, batailles se succèdent avec justesse. Enfin, s’il est bien question de la survie ou de la disparition de l’humanité, le déroulement de l’intrigue repose sur des personnages solidement définis.
Toutes ces composantes se retrouvent dans cet avant-dernier épisode. Le scénario ne déroge pas à ce qui a fait la force de cette série jusque-là. Il s’agit maintenant de rassembler les fils épars. Comme aux échecs, les coups précédents les plus anodins commencent à prendre sens. La trame finale se dévoile pas-à-pas. Une fois encore, ces grandes manœuvres ne se font pas au détriment des individus. Les figures marquantes déjà rencontrées sont présentes et vivent au sein de ce grand dessin. Bravoure, bravade, rancœur, noblesse, lâcheté et trahison animent tous les participants dans une cohérence propre à magnifier cette épopée. L’intérêt ne faiblit jamais, entretenu habilement par ces scènes a priori anodines sur l’instant mais sans doute lourdes de sens à l’avenir. Le graphisme aux tons sépia est toujours aussi classieux. Modèles d’esthétisme, de précision et d’efficacité, avec une mise en scène rigoureuse alliant sobriété et spectacle, les planches d’Éric Bourgier sont d’une grande lisibilité et permettent de se transporter dans cette contrée imaginaire.
Alors oui, cet album est frustrant car ne livrant aucune réponse. Toutefois, il est tellement bien construit et cohérent avec ce qui a précédé, qu’il en est admirable.
La chronique du Livre IV
La chronique du Livre II
La chronique du Livre I
La qualité graphique est toujours au rendez-vous. Les différents personnages vus tout au long de la série se retrouvent au même endroit pour le dernier affrontement.
La mise en place et la tension montent en crescendo tout au long de ce tome pour ce clôturer ... au tome suivant.
Une belle montée en puissance, soutenu par un dessin magnifique.
Non, je n'ai pas trop aimé cette série!
Pour plus de détails, se référer à mon avis complet sur le tome1
Un album encore très réussi. Le seul regret étant que l'on assiste à la mise en place du tableau final... qui devra attendre l'ultime tome de cette Saga sans équivalent dans la BD
Dans ce 5ème opus, toutes les factions se réunissent autour de la nouvelle Shalin.Les auteurs mettent en place l'ultime affrontement qui se déroulera dans le 6ème tome.Chaque camp essaie de négocier au mieux pour en tirer avantage: tractations et manœuvres politiques sont mis en évidence par un scénario ciselé!
Le dessin d'Eric Bourgier est toujours aussi détaillé.On apprend beaucoup sur les us et coutumes des ex esclaves riddraks en scrutant ces magnifiques planches.La fin du volume prépare l'arrivée du peuple riddrak du désert dans cette magnifique épopée médiévale-fantastique!
Vivement la publication du dernier tome!! En attendant quel plaisir de relire l'ensemble de la série!
Alors que j'ai mis jusqu'ici 5/5 à tous les tomes, je me contente cette fois d'un 4/5... suis-je déçu ? Non ! Le dessin atteint des sommets, le coloriage est sublime, notamment sur certains paysages de désert ou dans les dernières planche de ciel étoilé (c'est dingue de se retrouver à apprécier un "simple" ciel étoilé dans une BD !). Alors pourquoi seulement 4/5 ? Parce que même si l'intrigue progresse encore et tous les protagonistes sont maintenant réunis, cette progression me paraît plus lente qu'avant et donne l'impression d'un album de transition qui apporte un peu moins à l'univers et à l'ensemble que les 4 autres. Vivement le Tome 6... en 2020.
Très bon album d'une très bonne série. Je ne met pas 10/10 parce que l'intrigue avance peu ... et que j'ai peur d'une fin en eau de boudin dans le prochain et dernier tome ...
Pour les 5 premiers tomes :
Serie très complexe, les 3 premiers tomes j'ai rien compris et eu bcp de mal à suivre l'évolution et les personnages très nombreux. Heureusement que y'a des explicatifs a la fin du tome 3.
Rien à dire sur le dessin, très poussé et remarquable de précision, un plaisir a voir.
Il faut que j'y relisse pour mieux rentrer dans l'histoire et surtout mieux la comprendre.
J'ai été emporté par cette série dès les premières pages du premier album. Ce qui est incroyable, c'est ce choix de couleurs ou plutôt absence de couleurs qui donne une super atmosphère à ce récit.
Plongez y les yeux fermés (ou presque), vous en reviendrez ravis.
encore un album fabuleux, magnifique, splendide,...
je n'ai pas assez de mots pour qualifier le qualifier.
chaque dessin est superbe avec des détails à foisons.
les visages sont vraiment expressifs et bien dessinés.
sans parler des paysages et des différents décors.
le choix du sépia comme seule et unique couleur est parfaitement adapté.
je pense qu'une mise en couleur aurait dénaturée les dessins.
quant au scénario il est à l'avenant.
bref, je n'ai pas trouvé de défauts.
à part l'attente entre chaque album évidement.
mais comme dis le proverbe, plus c'est long, plus c'est bon.
Subtile, complexe avec des dessins magnifiques.
Le Monde de Servitude est très original et extrêmement complet.
J'ai relu l'ensemble de la série avant de m'attaquer à ce tome 5.
Je n'en veux pas du tout aux auteurs (bien au contraire), de ne pas avoir rempli le cahier des charges originel (une histoire en 5 tomes) et de nous proposer une 6ème et ultime tome pour le final de cette série majestueuse.
La maquette est toujours aussi élégante, avec pour la première fois de la série un personnage de dos. Également comme d’habitude un extrait de texte ancien introduisant le peuple Riddrak cette fois-ci. Pas de glossaire (peut-être dans le t6?). Comme expliqué sur le précédent article concernant Servitude, le tirage de tête à venir est vivement conseillé pour profiter pleinement de la finesse des extraordinaires dessins…
Après le siège d’Al Astan qui a vu la fuite des Fils de la terre, après l’exil des Drekkars accompagnant l’Hégémon Sekal d’Aegor et les esclaves Riddrak libérés, toutes ces factions semblent se diriger vers Shalin, la cité sortie des sables du désert. Là, alors que le navire Iccrin transportant F’lar et Kiriel atterrit en catastrophe, une rude négociation commence entre les différents peuples. Le félon Othar de Vériel commence le siège de Shalin et Sékal commence un intriguant voyage solitaire aux confins du désert…
Le cinquième tome de Servitude est là, tragiquement car ce devrait être le dernier (zut) et que c’est finalement l’avant-dernier (youpi): les auteurs expliquent en petite post-face qu’ils ont été contraints de scinder le dernier album en deux parties pour éviter de repousser la sortie d’un volume de 100 pages. Personnellement cela ne m’aurait pas gêné mais l’on peut imaginer que l’éditeur a souhaité une telle solution. Pas grave, on replonge dans le royaume des Fils de la terre et l’on ne va pas s’en plaindre. A la fermeture de l’album la frustration est immense. D’abord par-ce que cet album coupé en deux ne se clôt pas vraiment (logique). Mais surtout par-ce que le rythme reste celui adopté depuis le début: lent mais fourmillant de détails, mystérieux, soulevant autant de question qu’il en pose. Comment vont faire les auteurs pour boucler avec brio un tel monument? Personnellement je leur fais confiance étant donné le sans faute total de cette série.
Cet album est un peu différent des autres puisqu’il s’agit principalement de discussions entre seigneurs et chefs de guerre (Vériel et les Drekkars, les mercenaires qui l’accompagnent, le chef Riddrak et le roi Arkanor,… Peu de découverte ethnologiques cette fois hormis les magnifiques passages muets montrant des éléments de la vie pratique des gens de ce monde (cuisson des briques, marchands dans leur échoppe, gestion de l’eau). Car l’une des spécificités de cette série c’est l’intérêt tout particulier porté au détail et à la cohérence de chaque société. C’est en cela que je la comparais à l’œuvre de Bourgeon. Alors oui il y a des batailles toujours excellemment bien menées, il y a des paysages contemplatifs, un peu moins de décors (on est dans le désert) mais des trognes toujours incroyables (et très balafrées!). Tout est frustrant dans Servitude, avec des auteurs maîtres de l’ellipse, qui permet sans doute de tenir cette intrigue et cette ambiance si particulière. Le combat s’interrompt au premier coup d’épée, des personnages charismatiques disparaissent brutalement (là encore un peu de Game of Throne), des scènes muettes intrigantes restent sans explication, des personnages majeurs n’intervenant que sur une page… On voudrait le même espace que celui dont a joui Bablet sur Shangri-la, des volumes de 80 pages… mais le travail incroyable déjà accompli aurait sans-doute signifié des attentes de 5 ans par album.
Dans Shalin l’on comprend un peu mieux les intérêts des différentes factions et notamment les évènements du tome 3 (qu’éclairent pas mal les bonus intégrés au second tirage de tête rassemblant les tomes 3 et 4). Mais Servitude est un tout formidablement ficelé et plus qu’aucune autre série il est conseillé de lire l’ensemble des tomes depuis le premier. Une telle maîtrise scénaristique sur plus de deux-cent pages au total est vraiment un tour de force. Pas un plan, pas une phrase, pas un arrière-plan n’est inutile, tout se tient, tout se relie. Vous pouvez avoir une phrase ou une scène graphique illustrant ou expliquant une séquence du tome 1 ou 3 par exemple. Quel plaisir pour le lecteur que de voir une telle harmonie! Ce tome illustre également la complexité des personnages, sans aucun manichéisme. Toute décision s’explique, toute trahison est logique selon la morale du personnage. Hormis Othar de Vériel il n’y a pas réellement de méchant dans Servitude. Car l’objet de la série est bien la servitude volontaire de ces différents peuples auprès du Créateur dont l’intervention pointe enfin dans les toutes dernières cases…
Servitude, je ne le dirais jamais assez, est une lecture totalement indispensable à tout amateur de BD, quel que soit son genre de prédilection. Une lecture relativement exigeants, qui demande de s’immerger dans un monde total (je renvoie à mon précédent billet sur ce point). Je ne mets pas 6 Calvin par-ce que j’ai pas le droit mais bon…
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2017/11/22/servitude-shalin/
Des années d’attente enfin récompensées !
Pourtant, surprise, "Shalin" n’est pas le dernier tome comme c’était annoncé – ce n’en est du moins que la 1° partie – et il faudra encore patienter (longtemps ?..) pour vivre l’ultime épisode de cette série hors norme.
Cet opus met conjointement en scène et pour la première fois Drekkars, Fils de la terre, Iccrins et Riddracks dans la déroute qui les mène en plein désert. Les multiples arcs narratifs amorcés depuis le début commencent donc à converger, le dénouement se précise et les indices laissés ici ou là au fil des albums prennent tout leur sens, preuve s’il en fallait que le scenario était méticuleusement construit et intelligemment maitrisé.
Quant au fabuleux dessin que Bourgier réalise sur l’ensemble de la série, il s’affine encore et élève "Servitude" à un degré proche du chef d’œuvre.
Une série qui relève de l’orfévrerie tant les planches sont graphiquement ciselées et le scénario intelligemment déployé.
Ce qui se fait se mieux en bandes-dessinées aujourd’hui, pour autant que l’on valorise la création d’un univers et le temps pour l’nstaller.
Toujours aussi abouti graphiquement mais un scénario qui peine à progresser. Un bon album malgré tout, dans la lignée des précédents.