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’Angleterre a beau être gouvernée par une reine, en cet fin de siècle, il est difficile pour une femme de se choisir une vie en dehors des options offertes par le mariage ou les bordels…
Il est des confréries criminelles comme de la noblesse que le temps auréole d’un prestige certain, et s’il est pris soin de leur adjoindre une pointe de surnaturel et quelques considérations dans l’air du temps, il y a là matière à de belles histoires. Avec SHI, Zidrou tente l’aventure du thriller fantastique et oscille entre le Londres victorien et la City d’aujourd’hui afin de trouver une explication à une vague d’attentats prenant pour cible un fabricant d’armes.
Le roi démon jette définitivement Kita et Jay sur le chemin de la révolte contre l’establishment britannique. Mais en rester là serait par trop simple et des manœuvres de basse politique ou de sulfureux scandales sont autant de fils avec lesquels le scénariste belge tisse une histoire où la nature humaine n’est pas à son honneur. Ce faisant, il permet à Homs de développer un graphisme puissant et expressif qui - au travers de vignettes et de séquences à la dynamique parfaitement agencée - installe une dramaturgie où la mise en couleurs joue les rôles-titres.
Rebouclant son épilogue avec le prologue de Au commencement était la colère, ce deuxième album clôt superbement la partie liminaire d'un cycle prévu en quatre tomes. Ainsi, après le « Pourquoi », il devrait être maintenant question du « Comment ».
Quatre histoires sont menées de paire par les auteurs à travers ce tome. La première au 19°siècle, du patriarche Octavius et des compagnons de l'Erié qui rêvent de reconquérir les terres prises par les français au Canada, celle de la reine Victoria qui veut asseoir encore plus son pouvoir, celle de Jay et Kita et leurs souffrances qui vont entraîner 7 mois de haine et enfin celle du 21° siècle de Lionel Barrington fabricant des mines H-touch qui voit son empire atteint par la vengeance d'une mère afghane (faux agent du MI5 Lakshmi Shankar) dont l'enfant a été mutilé. Jay n'est pas au bout de surprises qui vont attiser sa colère : mariée de force au révérend Green, elle apprend que sa protégée japonaise est placée comme dame de compagnie dans un bordel et que son père n'est pas son père car vu sa mutilation il a demandé à son oncle, le médecin Trévor de lui donner descendance. Avec l'aide d'une maison de joie, les compagnons d'Erié ont imaginé prendre des daguerrotypes des frasques des personnes les plus influentes de l'empire, afin de les faire chanter. La police d'état aux ordres de la reine, ayant eu vent de cela essaye d'intercepter à son avantage les daguerrotypes , mais tombe sur l'association de Jay qui a fait sortir Kita de son bordel et Pickels jeune fille de la rue qui sont intervenus avant eux dans l'interception de ces clichés. La police et son chef Kurb après avoir fait place nette au bordel, récupère les photos compromettantes pour les remettre à la Reine. La police poursuit les filles et les acculent sur les toits et les enflammes. Seul l'intervention du Démon peint sur le dos de Kita, avaleur des flammes leur permettra de sortir des flammes et de s'échapper par le fleuve. Un volume plein d'énergie et de passion aux dessins chauds et captivants
Un second tome claquant comme le second acte d'une pièce de théâtre durant laquelle l'intrigue se développe, les personnages se dévoilent et les protagonistes endossent leurs plus beaux atours.
Un premier élément marquant est la densité et la qualité de l'écriture que l'on sent monter en puissance avec de véritables avancées et scènes fortes.
A la lecture de ce tome j'ai eu pleinement la sensation que Zidrou savait où il allait, comment il y allait et que la trame et le dénouement du tome 4.
Shi ressemble véritablement à une pièce de théâtre en actes et l'on pourrait presque s'amuser à deviner la composition des tomes 3 et 4 sur cette base.
Le traitement de la condition de la femme au travers plusieurs scènes fortes est particulièrement bien fait. Zidrou traite ses protagonistes de manière très réaliste et sans concession, baladant ses héroïnes sont les ménager au travers nombre de situations extrêmement dures. Il est vraiment appréciable d'observer la manière dont évoluent les personnages au fil de ce récit, la relation entre Jay et son oncle que j'avais souligné dans ma première critique du T1 par exemple, se confirme.
La manière dont s'entremêlent une intrigue macroscopique et étatique et la façon dont le destin balotte et malmène les héroïnes est également très bien rendu; On sent bien que les enjeux les dépassent et pourtant à leur niveau elles plantent les graines de quelque chose de plus grand et à venir..
L'introduction de leur Némésis est également assez intéressante même s'il correspond un peu trop à mon goût aux stéréotypes du genre: sorte de Thanos mêlé à Mendoza (pour les références...).
Enfin, le destin de Homs ne cesse de me surprendre. Le train est fin, fluide, précis. Il pose ses scènes, les agrémentant d'une multitude de détails donnant une grande richesses aux récit et contribuant à rendre l'atmosphère particulière de ce récite.
Là où il déploie clairement son immense talent est lors des scènes de nuit, neige et pluie qui sont dessinées avec un brio rarement vu!
Le découpage et l'inventivité de ses scènes d'actions est également fabuleux, presque cinématographique; chapeau bas messieurs!
Dessins formidables ... sombres et nous plongeant dans l atmosphère de londres du 19 Ieme siècle
Scenario a couper le souffle - action et surprise de page en page
On meurt d envie de voir la suite ...
Ce deuxième tome s'inscrit complètement dans la lignée du premier, avec une histoire qui se poursuit à 100 à l'heure et qui prend même un peu d'épaisseur, avec de nouveaux personnages intéressants. La violence, physique et morale, est toujours présente mais sert l'histoire. De très belles planches, un joli final... Rien à redire. Les jalons sont posés!
Le premier volume nous avait laissé sous le choc: un énorme tatouage, les deux héroïnes soumises à une domination masculine atroce… Le second commence dans la même veine noire, mais contre toute attente les jeunes femmes ont pris les rennes de leur situation (qui n’en est pas rose pour autant). L’irruption de l’impératrice Victoria dans cet album fait entrer la politique et quelques fils liant les deux époques dans la narration. On est dans la directe continuité du fabuleux premier volume: aucune résolution mais des précisions sur les nombreux (et mystérieux) éléments qui nous ont été donnés jusqu’ici. Surtout, un grand méchant (juste entrevu en prologue du tome 1) apparaît et remplit parfaitement son rôle. Les personnages importants se précisent mais l’on se demande comment les auteurs vont pouvoir boucler en quelques volumes (il me semble que la série est prévue en 5) une intrigue qui ne fait que débuter. Enfin, le surnaturel que l’on subodorait intervient enfin…
Shi a véritablement pris de court toute la sphère BD: si Zidrou avait une solide réputation mais Homs était relativement méconnu et pourtant avec une histoire obscure, divisée en deux époques, touchant au marché de l’armement, d’un ton presque nihiliste… ils ont réussi avec deux albums la même année à hisser la série à un seuil que seul Blacksad ou plus récemment Undertaker sont parvenu à atteindre: le classique instantané. Les graphismes sont toujours aussi somptueux, le découpage hargneux et inventif, les personnages très bien caractérisés… Les mêmes qualités que le premier volume se retrouvent dans le second. Un immense plaisir de lecture avec la satisfaction de savoir que l’histoire est ficelée par les auteurs dès l’origine. On applaudit des deux mains et on se dit qu’avec le plaisir que prends Homs à croquer les aventures de Jennifer et Kita avec un peu de chances on aura droit à un troisième tome avant l’été(???).
A lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2017/12/28/le-roi-demon/
Dans la lignée du 1er tome, cette suite est une vraie réussite. Le scénario complexe et solide mélange avec efficacité 2 époques, servi par le dessin sombre et très expressif de Homs, le tout renforcé par des couleurs très texturées qui donnent presque l'impression que les planches ont été peintes.
Bref, on en redemande !!
Vivement la suite !!
Excellent !
Les dessins sont magnifiques, que cela soit au niveau du détail des personnages ou des scènes d'action,
Le scénario est complexe et flirt avec la chronique sociale, les manigances politiques ainsi que la magie...
Ces deux premiers tomes donnent de grandes espérances pour les deux prochains albums.
Une série déjà devenue culte en seulement en 2 tomes. Indispensable dans toute bédéthèque qui se respecte. Un scénario parfaitement construit jonglant entre 2 époques différentes, des rebondissements, du sexe, de la violence, de l'action...
Les dessins sont éblouissants et le découpage donne un rythme effréné.
J'ai beau chercher, je ne trouve pas de point négatif.
Vivement la suite!
"Le Roi Démon" confirme que cette série est promise à un avenir glorieux !
Zidrou a dû tremper sa plume dans quelque élixir toxique pour élaborer un scenario aussi retors et ténébreux… mais sans le génie de Homs, il n’aurait peut-être pas eu le même impact; sa science du dessin, du découpage et du cadrage est miraculeuse de la première à la dernière planche et permet à "Shi" d’être une BD de qualité exceptionnelle. A ne pas mettre entre toutes les mains certes, mais ici au moins la violence est justifiée par l’histoire et contribue pleinement à donner corps à cet univers vénéneux et captivant. A lire d’urgence !
Un nouvel opus qui laisse pantois. Si le premier tome était très bon, le second est excellent !
Tout y est : suspense, action, dessins de grande qualité et couleurs très bien adaptées. L'histoire s'épaissit, de même que le caractère des personnages principaux (principales ?) se développe au fur et à mesure.
Mention spéciale aux visages et aux expressions. Homs est redoutable là-dessus.
Pas de point négatif. Un futur classique de mon point de vue.
les dessins sont comme dans le précédent album superbes avec des couleurs parfaitement maitrisées.
concernant le scénario, j'avoue avoir un peu plus de mal.
mal à m'y retrouver par moment.
mais ce genre d'histoire doit être lue avec attention pour essayer de bien comprendre au risque de louper une ou plusieurs marche.
ce qui m'est arrivé à plusieurs reprises avec l'obligation pour moi de relire le précèdent tome pour retrouver mon équilibre.
hormis ces détails, un superbe album vraiment!
J’avais déjà été impressionné par le premier tome, mais là… je suis sur le « cul ». Les dessins sont tout bonnement somptueux. Les visages des personnages sont expressifs au possible.
Les premières pages nous plongent dans des bas-fonds à la Dickens… non mieux encore, à la Charles Palliser.
Les vices poussés à l’extrême donnent une intensité à l’histoire presque suffocante. Qui est un monstre, qui ne l’est pas ! Ils le sont tous, dans l’accomplissement de la cruauté pure, de la bassesse ou dans la vengeance.
La fange et l’ordure trônent en personnages principaux laissant à l’abandon les nobles sentiments presque à jamais effacés dans cet album sublime. Waouh ! Vite la suite.