L
olonoa ou François l’Olonnais ! Aujourd’hui, ce nom n’évoque plus rien pour personne, mais il fût un temps où les Indes occidentales tremblaient à la simple évocation de ce sombre individu qui aimait voir les têtes tomber sous le fil de son sabre, surtout si elles étaient espagnoles.
En cette fin d’octobre 2017, les éditions de Beaupré ressuscitent le célèbre boucanier originaire des Sables-d’Olonne au travers de trois volumes.
Les pirates enflamment toujours autant les imaginations et demeurent le symbole de liberté absolue, les chantres d’une vie libertaire sans attache et sans contrainte où l'existence n’avait de valeur que dans l’instant présent puisque le suivant était souvent celui du trépas. À la manœuvre de ce nouveau récit de haute mer, Fanny Lesaint, dont le seul fait de navigation connu à ce jour est d'avoir essayé d'adopter un skipper ! Mais avec une lettre de course signée de la main même de Mathieu Lauffray, elle semble devoir mériter son brevet de capitaine.
Des histoires de flibuste, il en est des centaines, mais celles à même de faire rêver sont plus rares et celle-ci est l’une d’entre elles ! Curieusement, cet album se lit comme un livre. Doté d’une qualité d'écriture qui est généralement l’apanage des romans, Lolonoa s’y raconte sans fard, au travers d’un narratif d’une étrange lucidité au recul presque psychanalytique. Les textes sont si agréablement tournés, que d’aucuns viendraient à se croire devenus les confidents du diable de marin. Les dialogues - pour leur part - ramènent l’ensemble dans l’univers de la bande-dessinée où le trait - comme les encrages appuyés - de la dessinatrice savoyarde font merveille. L’histoire puissante, s’ancre dans le Grande pour entraîner le lecteur vers les rivages sauvages et sans pitié de l’île de la Tortue ou de Maracaïbo.
S’essayant à comprendre (sans l’excuser) un jeune homme, esclave sur le tôt et bourreau sur le tard, ce premier volet de Lolonoa est un vent frais qui gonfle les voiles d’une aventure dont il tarde de connaître la suite.
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