E
n une centaine de strips et quelques illustrations, Aude Picault malmène gentiment ses semblables. Parus précédemment dans le supplément week-end de Libération, les voici aujourd’hui réunis en une intégrale chez Dargaud.
S’il faut reconnaître à la jeune auteure une jolie propension à croquer le trentenaire avec compassion, mais sans se départir d’une bonne dose d’(auto)dérision, il faut également convenir que cette succession d’histoires courtes, en rang par deux entrecoupées de dessins pleines pages, induit une relative lassitude. Aussi, pour pleinement apprécier L’air de rien , mieux vaut le délaisser momentanément afin y revenir à l’occasion, par petites touches successives ! Ainsi, de planche en planche, les plus anciens apprécieront dans ces saynètes existentielles au Rotring l’influence de Claire Bretécher, voire de Sempé, tandis que d’autres retrouveront là les prémices d’Idéal standard.
Tendre sans oublier d’être caustique, L’air de rien décortique les travers de la génération Y avec l’intention d’en sourire plus que d’en rire.
J'aime bien les œuvres d'Aude Picault de manière générale. Celle-ci m'a paru un peu mièvre dans son humour si je la compare à d'autres que j'apprécie dans le même registre à savoir Fabcaro. Sans doute les thèmes abordés n'étaient pas en adéquation avec les miens. C'est certes tendre mais caustique. J'ai rarement souri.
J'aime toujours le dessin tout en douceur. Le trait est simple et la couleur choisie toujours efficace. Les absurdités de nos comportements du quotidien seront décortiquées dans une centaine de strips qui se succèdent.