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ico est de retour avec sa tignasse rousse, ses amis, son sens de la répartie et ses raisonnements souvent alambiqués. L’amour de l’Art, dixième livre de la série, s’articule en bonne partie autour de la proposition de l’institutrice qui invite ses élèves à réfléchir sur l’esthétique et la création. Certains sont éblouis, alors que d’autres ont bien du mal à comprendre cet univers trop éloigné de leur réalité. La peinture est découverte à travers les livres et les discussions, parfois même sous un mode onirique.
Il est question d’Art de toutes les époques dans cette bande dessinée. De celui du monde pariétal, à savoir une main boueuse appliquée sur les murs… qui désespère la mère, au Carré blanc sur fond blanc de Kasimir Malevitch… qui désespère les jeunes esthètes. À l’occasion d’un colloque improvisé dans le jardin, les écoliers tentent de déterminer qui de Basquiat, Monet, Chagall, Giacometti, Matisse ou Van Gogh travaille davantage comme un enfant. Bref, au travers de ces petites tranches de vie, Dominique Roques propose une véritable initiation à la chose artistique, sans jamais s’avérer lourde puisque les fondements de ce feuilleton sont avant tout ludiques. Ceci dit, l’amateur se demande pourquoi la démarche pédagogique ne va pas jusqu’à identifier chacune des œuvres pastichées en fin d’album.
Le coup de pinceau d’Alexis Dormal est toujours aussi plaisant et chaleureux. Les acteurs, un peu brouillons, ont des gueules sympathiques et sont joliment mis en couleur à l’aquarelle. L’illustrateur, habile avec le copier-coller, n’hésite pas (pourquoi pas pendant toute une planche) à reproduire un même dessin en se contentant de déplacer les protagonistes. Mais pour dire vrai, ce n’est pas vraiment dérangeant, même si le regard passe alors rapidement d’une bulle à l’autre.
Pico Bogues démontre, une fois de plus, que les jeunes (et leurs parents) peuvent s’amuser intelligemment. Un ouvrage à mettre entre toutes les petites mains.
moins innocent et malicieux que les tomes précédents, ce dixième opus de Pico Bogue s'adresse surtout à des adultes, et à des adultes qui apprécient l'art. Dans les tomes précédents, on trouvait un humour qui pouvait faire rire les petits comme les grands. En particulier, les histoires intitulées "colloques sur l'art" sont difficiles d'accès aux plus jeunes. On sent comme un ralentissement.