C
lémence Évidence, 8 ans, n’est pas une enfant spécialement difficile ; surtout quand vous avez compris qu’elle a toujours raison. À l’école, avec les amis, à la maison ou en excursion, s’il y a discussion ou explication, elle aura immanquablement le dernier mot. Que ça vous plaise ou non, na !
Série jeunesse mettant en scène une gamine délurée et sa bande de copains, avec autour une poignée d'adultes quelque peu dépassés, Clémence Évidence lorgne plus vers Pico Bogue que Titeuf. Bonnes bouilles, humour gentillet et répliques pleines de bons sens avec juste ce qu’il faut de décalage, Sandrine Bonini a parfaitement intégré la mécanique des titres jeunesses. Au programme : un casting d'enfants attendus (le déprimé, l’amoureuse des arcs-en-ciel, le nouveau, etc.) sont mis à l’épreuve dans des saynètes convenues avec, au centre et pour mener la danse, une héroïne à l’imagination débordante. Le résultat est certes charmant, mais malheureusement dénué de toute forme d'originalité. En résumé, bien trop sage dans son approche, la scénariste n’apporte aucun angle ou ton novateur à un genre ô combien surexploité par tous les éditeurs.
Aux pinceaux, Merwan a sorti sa boîte d’aquarelle. Les couleurs sont toute douce, les visages tout souriants et les yeux grands écarquillés. Pour dynamiser un peu ces tribulations, il essaye de donner plus de rythme à la narration en variant la mise en page, mais sans grand succès. Le trait est néanmoins solidement en place et très facile d’accès.
Malgré une réalisation soignée et sympathique, Clémence Évidence a toujours raison se contente à ressasser des situations déjà mille-fois vues.
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