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artant de Ting Kyu, un petit village népalais, cinq adolescents se rendent à Katmandou où se trouve leur établissement scolaire. Un voyage de huit jours à travers l’Himalaya, suivi d’un trajet en avion et d’un autre autre en autocar. Les enfants font face aux éléments, démontrent leur détermination et réussissent l’épreuve qui a tout d’un rite initiatique. Avec Le plus long chemin de l’école, Marie-Claire Javoy transpose en bande dessinée le reportage Sur le chemin de l’école qu’elle a scénarisé pour la télévision.
Le point de départ est fascinant. Urgen, Sherab, Dawa, Passang, Sonam et Pemma, leur guide, se lancent dans cette folle aventure, passage obligé pour accéder au savoir. Un peu plus d’une semaine à affronter la tempête, les sentiers escarpés, le dépaysement et, de façon générale, la peur. Le ton est réaliste et le lecteur est impressionné par l’entêtement du quintette. Cela dit, l’auteure, pleine de bonnes intentions, souhaite tout dire, tout expliquer. Coutumes, médecine traditionnelle, cérémonials religieux, faune et flore du Tibet, rien n’est oublié. Son projet est ambitieux et la fluidité de l’ensemble s’en ressent lourdement, particulièrement les dialogues beaucoup trop artificiels.
Le dessin de Renaud Garetta tient mieux la route. L’artiste représente habilement la nature, notamment la neige, le vent et la montagne qu’il illustre avec grande élégance. Ses personnages, souvent affublés d’un rictus, sont néanmoins moins convaincants. Le découpage, par moment complexe, demeure efficace. Les cases sont de tailles variées, parfois très allongées, verticales et horizontales. Elles sont d’une certaine façon l’allégorie d’une piste rocailleuse en altitude, sans toutefois que cela ne nuise à la lisibilité, bien au contraire.
Fiction ou documentaire ? Le récit oscille entre ces deux pôles. Peut-être aurait-il été préférable de choisir une seule approche plutôt que de tenter de tout concilier.
sujet original qui m'a attiré, malheureusement mal traité. Les récitatifs inutiles, les renvois bas de page innombrables et le ton naif retire tout l'intérêt.