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ébut du XVIIIè s. Arnold Paul, ou Abdallah Abd Raman depuis sa conversion, revient en Serbie s’installer dans la maison de ses ancêtres. Difficile de se faire une place parmi des villageois enclins à jalouser sa réussite et à céder aux superstitions. Et si ce marginal était un vampire ?
Incompréhension de l’étranger, peurs, croyances populaires, trahison : l’histoire d’Arnold Paul est des plus classiques sans pour autant être rebutante. Les personnages, on a l’impression de les connaître, les ressorts scénaristiques ne créent pas la surprise. Pourtant, l’ensemble fonctionne bien et l’adage selon lequel « l’histoire importe peu du moment qu’elle est bien racontée » est une fois de plus vérifié. Et l’on suit sans déplaisir les actes et les malheurs de ce grand gaillard. Au moins, ici il n’est point question de princes des ténèbres et on nous épargne les poncifs et les défroques habituelles au genre.
L’atout de ce premier volet réside sans aucun doute dans un graphisme très achevé et séduisant. Le trait d’Igor Dedic est soigné et parfaitement adapté à l’époque et au thème. Le graphite de la mine ou les traces de fusain imprègnent ce dessin bâti sur l’esquisse. Pour une fois, une version de l'album en noir et blanc aurait toute sa raison d’être. Car aux couleurs, très réussies, le travail de Jean-Paul Fernandez pourrait avoir été compliqué par toutes ces ombres, ces nuances de gris toujours perceptibles une fois son œuvre achevée. Restant discrets, les quelques inserts infographiques, a priori incongrus dans ce style, pour certains décors de ciel et de montagne ne jurent pas. Tout juste pourra-t-on regretter ce personnage de la gitane au profil esthétique désormais si familier qu'il en devient lassant.
Quelle sera la prochaine étape au royaume de ceux qui ont goûté au pouvoir du sang ? La purge de la Cour des miracles par Nicolas de la Reynie ? A suivre en tout cas.
Une histoire très bien ficelée et pas très conventionnelle. Entre religion et cruauté, un homme tente de survivre tant bien que mal. La légende du vampirisme n'est qu'un prétexte pour détruire cet homme si bon et généreux.
Le récit est assez linéaire donc facile à comprendre. Le premier tome nous plonge dans la Serbie du XVIII ème siècle, un pays assez méconnu. C'est assez prenant car on ressent beaucoup les drames et l'injustice de l'époque à travers les yeux de ce héros. L'aspect fantastique ne se ressent qu'à la fin du premier tome et se poursuit sur le second telle une transition. Le souci historique est toutefois respecté.
Côté graphique, le trait est fin et travaillé pour le plus grand plaisir des yeux. Mention spéciale pour une colorisation très réussie. Nous sommes très loin des histoires de vampire classique! Un beau travail!
Excellente bd qui renouvèle très bien le mythe des vampires. Rien n'est dévoilé jusqu'à la fin et tout reste plus ou moins mystérieux. On est pas ici dans les clichés de ce genre d'histoire de vampires et l'histoire est très bien racontée avec un bon rythme. Les dessins sont efficaces avec de bon choix de cadrages. Ce 1er tome laisse présager, pour les tomes suivants, une prépondérance d'un personnage secondaire (le médecin français) au pouvoir bien étranges.
Arnold Paul s'est converti à l'Islam et revient sur les terres de sa famille, en Serbie. Ce retour est mal vécu; d'une part parce qu'il reprend son bien en mettant des profiteurs dehors, d'autre part parce qu'il est "le traitre" aux yeux de beaucoup. Une femme saura prouver qu'il est bien qui il prétend être après des années d'absence et ainsi lui redonnera sa place. Mais...n'est-ce que la jalousie qui mènera cette femme à vouloir lui nuire par la suite ? En effet, celle-ci est à l'origine du meurtre de la (fraîchement épousée) femme d'Arnold Paul et ce dernier va être victime d'un complot quasi-général ayant pour but de se débarrasser de lui aussi. Mais il a la peau dure, le colosse, et, comme le laisse entendre le titre de ce tome 1, il... reviendra. Là, on passe la porte d'une dimension qui nous éloigne du réalisme: le médecin local et le mystère de certaines de ses pratiques nous font nous poser des questions sur Arnold Paul (meurt-il, finalement ?) et sur le devenir de Mirko, complice dans les affaires de meurtres mais désormais lié à sa victime par le sang; Mirko que l'on retrouvera assurément dans la suite...
D'une très belle qualité de dessin, cette histoire est prenante. Le récit est assez linéaire, donc il a l'avantage d'être simple. On note qu'à un moment, la narration est faite un peu à la manière d'une chanson illustrée. Si la "première mort" d'Arnold Paul est lentement amenée, le rythme s'emballe sur la fin et la succession des événements est de plus en plus rapide. Un tourbillon de violence et de mystère. Puis, tout à la fin, après une planche se déroulant dans un certain "au-delà" où les personnages sont comme en apesanteur, le rythme se recale sur une vitesse de récit normale, le récit revient "sur terre": le tome 2 peut commencer !