L
a journaliste Élodie Font obtient l’autorisation de réaliser un reportage sur les coulisses de Notre-Dame-de-Paris. Quelques jours durant, elle se fait guider dans les parties les moins fréquentées du bâtiment. Elle découvre orgue, vitraux, reliques et autres éléments attendus dans un lieu de culte, mais également des choses incongrues (sur les toits, des ruches produisent soixante-dix pots de miel par an). Le récit est par ailleurs parsemé d’anecdotes plutôt plaisantes : par exemple, une cloche, nommée le Grand Bourdon, sonne aux heures sombres, d’où l’expression avoir le bourdon. La découverte principale demeure cependant, et surtout, celle des employés et des bénévoles. Ils sont simples, pas nécessairement pieux, mais ils ont un point en commun : ils aiment cette cathédrale.
Respectueuse, l'auteure observe et rapporte sans fantaisie et sans porter de jugement. L’ensemble a un petit côté scolaire, l’élève est appliquée et elle ne passe rien sous silence : la sacristie, le bureau du cardinal, la salle des horloges, le studio de radio (facétieusement nommé KTO), sans oublier les pièces dont l’utilité confond toujours les experts. L’ouvrage pourrait avoir des allures de commande, mais comme il est bien fait, ce n’est pas fondamentalement gênant.
Le dessin de Joël Alessandra est essentiellement un crayonné mis en couleur. Le sujet ne se prête pas aux excès de style et il exige une certaine retenue. L'artiste tire tout de même son épingle du jeu et le résultat est agréable, même si les illustrations s’avèrent souvent répétitives ; la narratrice est en effet constamment mise en scène avec l’un ou l’autre de ses accompagnateurs. Un peu comme Dieu, elle est partout.
Cet album sera probablement en vente dans toutes les bonnes boutiques de souvenirs du 1er arrondissement. Que les touristes américains, allemands et japonais se le tiennent pour dit : c’est un achat tout à fait recommandable.
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