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bel et Olivia se sont trouvés, ils s’aiment, mais comment être vraiment certain que ça va durer toute la vie ? Pour tester la force de leur amour, ils ont imaginé un stratagème étonnant et risqué. Ils vont passer l’été chacun de leur côté et tout expérimenter, sans limite ni arrière pensée. Si, l’automne venu, leurs sentiments sont restés identiques, alors ils se marieront. Sinon, ils se quitteront. Dans les deux cas, avec la certitude de faire le bon choix.
Été a d’abord été diffusé en feuilleton sur Instagram. La forme du récit – des anecdotes autonomes en une page qui forment une longue histoire complète – se révèle sur ce point tout à fait adapté. Le découpage 100 % gaufrier pensé pour les téléphones intelligents également, même si un peu plus de variété aurait été la bienvenue dans la version papier. Passé outre ces détails techniques, cette anti-bluette expérimentale s’avère percutante et pleine d’humour, malgré l’angoissant propos de départ : prendre une décision qui engage pour le reste de son existence. À l’heure où la moitié des unions finissent en divorce, cette interrogation peut faire sourire, même si la question reste universelle.
Sans (trop) tomber dans l’étude sociologique, les scénaristes passent en revue tous les doutes, les peurs et les envies inavouables d’une génération. Solidement accrochés à leurs réseaux sociaux, les deux tourtereaux vont butiner à gauche et à droite, mais surtout se retourner sur eux-mêmes pour mieux se connaître. Le mélange entre expériences libertines mal engagées et douloureuses révélations intérieures fonctionnent à merveille, particulièrement grâce à un esprit très fin et une multitude de gags subtils et bien amenés. La qualité d’écriture et, paradoxalement, de non-écriture (les nombreuses ellipses et non-dits judicieusement laissés à l’imagination du lecteur) rendent la lecture prenante et surprenante.
Aux pinceaux, Erwann Surcouf se montre nettement plus à l’aise sur Terre que sur Mars. Limité par le cadre initial de la publication (voir plus haut), il arrive néanmoins à un très bon résultat d’ensemble. Toujours ultra-lisible, il sait enrichir son trait quand il le faut et, mine de rien, compose une vision convaincante du monde d'aujourd'hui. L’utilisation très pertinente des couleurs est aussi à souligner, les planches tout en silhouettes sans détourage en premier lieu.
Touchantes et judicieuses, les aventures (à prendre au sens littéral et figuré) d’Abel et Olivia permettent de découvrir les facettes multiples de la société et, peut-être, un peu plus de sa propre personnalité.
Ce n’est qu’à la fin de cette bd que l’on sait que ce récit est en fait un palindrome. On nous invite à le relire à l’envers et l’histoire prend une autre tournure. C’est assez habile dans le concept. Pour autant, je n’ai pas ressenti plus que cela la démonstration. Il faut dire que le découpage est sous forme de petite aventure sur une page ou deux ayant un thème précis à la manière des bd d’humour.
C’est l’histoire d’un jeune couple Abel et Olivia qui commence à battre de l’aile. Les amants se donnent deux mois pour vaquer chacun à leur occupation le temps d’un été puis de faire le point. L’héroïne a choisi son copain en fonction de son origine étrangère afin de faire râler ses parents un peu racistes. Bref, une motivation qui ne m’a guère convaincu mais passons.
Il y a quelques passages qui m’ont bien plu dans une approche assez moderne des relations de couple. Ils s’autorisent à toutes les expériences les plus folles. L’intrigue est plutôt légère mais assez mordante quelque fois. L’été est souvent propice au changement et aux nouvelles expériences.
A noter que la chaîne ARTE a lancé tout d’abord cette bd sur Instagram sous forme de feuilleton paru chaque jour durant l’été 2017. Bref, un concept assez novateur.
Un couple sur le point de se marier décide de faire une "pause" le temps d'un été avant de se retrouver à la rentrée. Chacun pourra faire durant ce laps de temps tout ce qu'il a toujours rêvé de faire sans jamais oser. La seule règle: de jamais communiquer avec l'autre durant tous ces deux mois.
Le pitch était alléchant mais hélas son traitement est moribond. L'album est construit sous la forme de strips d'une page qui s'enchaînent sans vraiment de liant. Presque tout tourne autour des histoires de cul de chacun, ce qui fait que la lecture devient vite très monotone (à tel point que j'ai sauté parfois plusieurs pages, chose que je fais pourtant extrêmement rarement). Quant au dessin, le parti pris graphique (trait schématique expédié à la va-vite et couleurs criardes) ne me plaît pas du tout. Même le "twist" final, pourtant bien trouvé, n'amène presque rien.
Bref, voilà un album extrêmement décevant au final.