L
es ors du royaume partagent avec les bas-fonds la même propension à l’intrigue et, de fausses alliances en vraies trahisons, chacun cherche sa part de lumière et de pouvoir. Mais pour cela, le sang devra couler à flots dans les ruelles de Paris !
Fin de cycle avec ce Livre III qui clôture un premier pan de la vie de Triste Sire.
Découpé en neufs chapitres, ce troisième volet prend soin d’occire avec une efficacité redoutable tous ceux qui ne seraient d’aucune utilité ultérieurement et, parallèlement, de faire monter en puissance un duo à la force et au machiavélisme riches de promesses. D’une aisance graphique qui allie les décors somptueux aux angles de vue favorisant le mouvement, Ronan Toulhoat sait tout à la fois mettre l’action au cœur du récit ou s’arrêter sur les physionomies pour mieux cerner les personnalités. Sur l’autre versant de cette histoire, Vincent Brugeas maîtrise une dramaturgie qui va crescendo pour aboutir à un final aussi sanguinaire que muet. Ainsi, au fil de planches parfaitement composées et de séquences structurées à l’unisson, le duo confirme sa capacité à réaliser la synthèse de différents univers narratifs et visuels pour poser les fondements d’une série au style affirmé.
Toutefois, il faudra attendre 2020 pour connaitre - éventuellement - la suite des turpitudes du Roy des Ribauds, puisqu’il semblerait que les deux auteurs aient trouvé chez Dargaud - ainsi qu’en Sicile - une nouvelle terre d’élection. Après les venelles sombres de Paris et le règne de Philippe Auguste, place au soleil de Méditerranée et à la lignée des Hauteville.
La couverture somptueuse donne le ton. Quand les bas-fonds de Paris s’agitent, ça saigne !..
J'adore la légère exagération du dessin, parfaitement dosée.
Une saga médiévale absolument géniale !
Toujours excellent Thoulhoat est un GRAND de la BD et son scénariste extra , Dans le T3 je suis complètement d accord qu on va vers Games of throne , des héros meurent et on repart sur d autres , vivement le 2ie cycle
Dans la même ligne que les 2 tomes précédents: excellent! Pour moi, ce 1er cycle est un vrai sans faute.
Tout d'abord, le savant mélange entre l'histoire de France de la fin du 12ème siècle et des personnages plus proches de l'héroïc fantasy que d'une encyclopédie fait mouche. Le contexte historique est très riche et intelligemment utilisé. On a vraiment envie d'en savoir plus sur cette période géopolitiquement complexe (j'ai d'ailleurs passé une bonne heure sur Wikipédia pour encore mieux saisir les enjeux entre les différentes puissances). Et on peut dire que le scénariste respecte le cour des choses.
De leur côté, Dessins et couleur sont également à la hauteur de cette saga rythmée, ou intrigues et retournements de situations se multiplient. Le récit reste malgré tout cohérent, et le lecteur ne se perd par dans la multitude des personnages.
La richesse de l'univers, l'architecture du scénario et la profondeur des personnages m'a fait pensé par moment à Games Of Throne )J'avais d'ailleurs le morceau 'light of the seven' sur les oreilles pour que l'immersion soit totale :) ) .
J'attends le 2ème cycle avec impatience!
Les plus grands sportifs sont réputés pour passer leur temps à s’entraîner. Il semble qu’il en soit de même avec certains illustrateurs. Ronan Toulhoat est de cette trempe, ne lâchant jamais son dessin et progressant visuellement à chacune de ses publications. Nombre de grands maîtres (Hermann pour ne pas le citer) ne bougent pas d’un pouce entre leurs débuts et leur crépuscule. D’autres évoluent, pas toujours dans le bon sens. Je ne me hasarderais pas à parler de facilités, mais plutôt de conception de l’art, qui est pour certains une prise de risques, une mise en difficulté. Ronan Toulhoat ne se mets pas a proprement parler dans cette situation, œuvrant depuis des années maintenant avec son compère Vincent Brugeas, fameux couple artistique qui se connaît par cœur. Ils se font plaisir en allant dans ce qu’ils aiment. Cela signifie pourtant des changements de registre (SF, médiéval, militaire,…) et il suffit de constater l’acquisition technique qu’a prise Ronan Toulhoat (qui est devenu pour moi l’un des plus impressionnant illustrateurs BD du circuit, ne serait-ce que par son côté prolifique) depuis Block 109. Il travaille sans arrêt, comme en témoigne sa page Facebook où il publie quotidiennement ses échauffements et expérimentations.
A ce titre, Le Roy des Ribauds volume II paru l’an dernier est sans doute ce qu’il a fait de mieux jusqu’ici. Non que le volume III tout juste sorti soit mauvais, très loin de là, mais on ne constate pas d’amélioration, ce qui est la première fois (qui aime bien châtie bien). Le jeu des couleurs (plus discutables que sur les deux premiers volumes) est sans doute en cause. Le parti pris de couleurs quasi-monochromes (quand les cases chatoyaient sur Chaos Team ou Les Divisions de fer) m’a surpris, tout comme le focus visuel sur le manteau bleu que l’on retrouve dans beaucoup de scènes et qui dilue a mon sens la très grande force de Toulhoat que sont les encrages. Depuis le premier tome je pense que cette série devrait connaître une édition NB et cette clôture de cycle confirme mon ressenti.
Le volume III est une résolution des intrigues ouvertes dans les deux premiers et peut paraître moins flamboyant à ce titre par une certaine linéarité et par le nombre de batailles qui laissent quelque peu de côté les intrigues de couloir qui faisaient la grande force du scénario. Idem pour les personnages charismatiques relativement absents. Enfin, l’ouverture finale préparant un cycle 2 conforte cette impression mitigée. Il est toujours plus difficile de terminer une histoire que de la commencer et le quasi sans faute des deux premiers volumes ne laissait pas droit à l’erreur. On était pas loin des 5 « Calvin »!
Ce volume III reste néanmoins d’un très bon niveau graphique, d’un dynamisme toujours aussi impressionnant et de séquences d’action aux plans uniques et d’un grand plaisir. Et le cycle dans son ensemble a apporté un grand renouvellement dans le monde de la BD en proposant un polar mafieux médiéval aux allures de blockbuster intelligent.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2017/10/10/le-roy-des-ribauds-iii/
Pour saigner ça saigne... (Cf. ma prévision lors du Livre 2).
Excellentissime !
Les personnages sont toujours aussi truculents.
Ce 3ème tome et très intéressant car il symbolise une fin de cycle : il clos les intrigues débutées au cours des deux premiers Livres.
Partant pour un nouveau cycle !