L
e soir où Madison lui évite de prendre une raclée mémorable, Duncan découvre qu’elle est dotée d’une force surhumaine lorsqu’elle s’énerve. Lui, l’asocial du lycée et tête de Turc désignée de tous les petits caïds, révèle à la jeune femme qu'il possède également en don. Il est capable de tuer par la pensée et sa première et unique victime a été sa mère. Ces révélations les rapprochent progressivement jusqu’au jour fatidique. En le défendant, Maddie tue le père du garçon. Paniqués, ils prennent la fuite, bien décidés à ne pas revenir et à se forger un destin coûte que coûte.
Cavale punk et trash, sur fond de romance criminelle, Never Go Home s’annonce comme une œuvre brutale et désespérée. Les deux adolescents, classiquement mal dans leur peau, le sont d’autant plus qu’ils doivent assumer des pouvoirs surnaturels. Ce cadre d’aventure est relativement balisé et il n’est pas aisé d’éviter certains archétypes. L’habilité de Matthew Rosenberg et Patrick Klindon est d’arriver à construire à partir de cette base, évitant de faire des deux fuyards des héros. Les personnages, via les dialogues et la relation qui s’établit entre eux, sont crédibles et, tour à tour, attachants ou désespérants.
La violence est au cœur de ce récit, mais elle n’est jamais banalisée ou rendue cool. Au contraire, dans le contexte sociétal des États-Unis d’Amérique où les agressions avec armes sont légion, les auteurs en soulignent toute la portée, la facilité de s’y abandonner à la difficulté d’échapper à la spirale infernale. L’aspect "badass" est clairement évité au profit d’une réflexion sur cette brutalité ainsi que sa représentation dans la culture.
Des traits d’humour, parfois cyniques, viennent relâcher un peu la pression, offrant une variation bienvenue dans un propos noir porté, en dehors de quelques dérapages sur les visages, par l’intéressante partition graphique de Josh Hood et Brian Level. Le dessin sec et nerveux fait ressortir l’atmosphère tendue, mais il sait tout aussi bien souligner les instants d’apaisement.
Si ce début de série percutant et surprenant forme un épisode auto-conclusif, une suite pouvant développer les thèmes serait opportune. Elle a été annoncée mais...
C'est une version assez déjantée du célèbre couple de gangsters Bonnie and Clyde. Deux adolescents un peu anormaux décident de quitter leur famille et leur lycée pour fuir cette vie désespérante. Ils vont alors s'attaquer à l'argent sale des dealers avec plus ou moins de réussite.
Le style fait assez punk ce qui n'ait pas pour me réjouir. Le trash avec un humour cynique n'est pas ma tasse de thé. J'aime bien généralement les romances mais là, cela tourne au criminel. Les auteurs n'ont pas éviter les clichés du genre dans un récit très survitaminé entre brutalité et violence.
Cela se lit comme un one-shot mais on devine qu'il pourrait y avoir une suite pour de nouvelles aventures encore plus trash.
Une histoire originale et très prenante qui mélange efficacement amitié, fantasmes, trahison, super-pouvoir et violence. Une violence subtilement dosée et présente de facon réfléchie, et qui va affectée Duncan et Maddie, les 2 protagonistes.
Ces derniers deviennent autant victime que bourreaux. Ils sont pris dans un cercle vicieux dont ils n'en sortiront pas indemne.
Le scénario est très solide et les différents personnages qui interviennent sont tous bien identifiés, leur caractère bien défini.
Tous est recherché, tous à une raison d'être même si le côté décalé peut laisser penser le contraire.
Le tout habillement appuyé par un jeu de couleur flashi qui se trouve être en opposition par rapport à la noirceur de l'histoire.
Bref, un excellent premier tome très prenant dont les multiples décalages s’harmonisent parfaitement bien entre eux pour donner naissance à un récit solide et touchant.