S
hâ, la capitaine de la garde urbaine, est chargée d’enquêter sur un crime particulièrement violent qui touche personnellement la prochaine baronne. Or celle-ci voue une haine farouche aux non-humains et Shâ est une "sculptée" (une hybride modifiée génétiquement). Son poste est en jeu. Dans une cité d’un million d’habitants – humains et autres – entourée d’un désert radioactif, la policière va devoir être tenace et plonger dans le passé pour lever le voile sur bien des secrets. D'autant que les tensions raciales ne demandent qu’à s’exacerber et que des événements importants se préparent à l’extérieur
Après avoir œuvré ensemble sur Six-Gun Gorilla, les deux auteurs remettent le couvert pour un récit de fantasy assez réjouissant. Simon Spurrier élabore un univers foisonnant dans lequel l’héroïne mène une enquête ardue compte tenu des dissensions religieuses et politiques, ainsi que des poussées racistes envers les mutants vivant dans la ville. Le début de l’album laisse assez circonspect car le scénariste introduit beaucoup d’éléments et de thématiques sans que le lecteur dispose des bases pour tout assimiler. Mais passé cet écueil initial, l’histoire trouve son rythme et titille la curiosité. Malgré certains rebondissements quelque peu prévisibles, il devient difficile de décrocher tant les intrigues s’entrecroisent et les personnages séduisent. Tout en maintenant un tempo alerte, Spurrier parvient à imposer un contexte solide, démontrant que tout a été parfaitement pensé.
De plus, cette série bénéficie de la magnifique prestation de Jeff Stokely. Dans un style qui ne parlera sans doute pas au premier abord, il fournit des planches soignées tant en ce qui concerne le character design des protagonistes et des créatures, que les décors qui donnent une véritable identité à cet étrange monde. À l’aise dans les temps forts comme dans les moments plus calmes, le dessinateur propose de très belles séquences et des couvertures réussies.
Alerte, tendu et joliment mis en images, Le Beffroi mérite que l’on lui donne le temps d’exercer son potentiel de séduction.
Le beffroi est une bande dessinée qui dispose de réels atouts appréciés par la communauté. Les dessins sont par exemple d’inspiration Moebusienne. L’univers décrit est assez original. On n’aurait pas envie de dire des choses négatives sur cette œuvre.
Est-ce alors que tout va bien ? En ce qui me concerne, cela n’a pas pris. La faute a des dialogues quelque fois assez bizarres. Et puis, le graphisme n’est pas celui que je préfère. Je ne me retrouve pas dans cet univers sur fond de dissension politique et religieuse.
Par la suite, il y a une réelle complexification des intrigues si bien que l’on se perd totalement dans cette lecture.