C
ybèle est au cœur des pensées de Kephren qui, depuis son violent traumatisme à Pessinonte, n'a d'autre but que de retrouver la statuette aux nombreux pouvoirs. Entre ses mains, elle lui accorderait la légitimité de montrer au monde entier qu'il est le nouvel Alexandre, croit-il. Un oracle, une obsession, une tromperie ? Selon la légende, l'artefact se trouverait dans l'oasis de Zeus-Ammon en Égypte. Pour satisfaire son fils, Alix engage une expédition à travers le désert où règnent la chaleur et les mirages. Au delà des dunes : d'inquiétantes silhouettes à cornes et dans le ciel, de lourds nuages noirs. Autant de mauvais présages qui s'accumulent...
Depuis le tome précédent, (Le Hurlement de Cybele), Valérie Mangin resserre brillamment l'intrigue sur Kephren. Meurtri dans ses chairs et dans son âme, l'adolescent développe certains penchants pour le côté obscur. Ce récit, qui voit s'affronter les légions romaines à une faction de fanatiques égyptiens, achève le changement de focale des pères aux fils dans une explosion de violence dont personne ne sortira indemne.
Les décors de nécropole et les scènes nocturnes sont parfaits pour laisser les couleurs de Jean-Jacques Chagnaud s'exprimer, avec toujours ses impeccables clairs-obscurs. Cela constitue un complément de premier choix au graphisme réaliste de Thierry Desmarez qui donne une nouvelle jeunesse à ce héros faisant partie des classiques.
Très sombre, ce tragique sixième épisode voit se fissurer irrémédiablement la psyché d'un jeune homme en colère et entretient un suspense épais.
Pour cet album, je trouve que le scénario n'est pas à la hauteur et que le dessin est beaucoup moins bien que dans les précédents épisodes.
Une tension toujours aussi intense dans cette suite. Kephren a définitivement disjoncté et ça peut se comprendre. Toujours aussi passionnant avec un petit bémol. Cela vient peut-être de moi mais en comparant le tome 1 et le 6 on distingue une petite détérioration concernant le dessin. Le tout reste de qualité.