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uan Díaz Canales et Rubén Pellejero remettent le couvert avec Équatoria, leur deuxième Corto. Quelques figures historiques de bonne réputation, une brochette de jolies femmes plus ou moins en détresse et un héros faussement flegmatique crapahutent ou naviguent entre Méditerranée et Afrique équatoriale sur la piste d’un hypothétique trésor à l’aura mystique. Les ingrédients sont au rendez-vous et la recette se monte quasiment toute seule. Youpie, l’aventure redémarre.
Au premier regard, il n’y a vraiment rien à reprocher au scénariste. Son histoire est honnêtement boulonnée, avec ce qu’il faut de suspens et de rebondissements. Les pistes sont souvent fausses et les références culturelles juste cryptiques comme il faut. En bon professionnel, Díaz Canales fait ce qu’on attend de lui : un récit « prattien » et c’est bien là où le bât blesse. Ersatz appliqué, Équatoria s’avère rapidement désincarné et sans âme. À force de vouloir coller au style du maître de Rimini, le créateur de Blacksad ne réalise qu’une imitation sonnant creux, malgré toutes les attentions portées à son habillage.
Graphiquement, Pellejero s’en tire un peu mieux, à condition, toutefois, que le lecteur parvienne à faire abstraction des innombrables vues du profil du héros, avec ou sans clope au bec et le regard tourné vers l’horizon. Un peu coincé par un découpage pensé avant tout pour respecter le canon, il réussit, trop rarement malheureusement, à donner un peu de personnalité aux planches. Une fois encore, le dessinateur est avant tout là pour mettre en valeur le Maltais et seulement après au service de son art.
À l’image de ces éternels remakes ou reboots qu’Hollywood aime déverser sur les écrans, Équatoria remplit très bien sa part du contrat. En revanche, pour ce qui est d’un quelconque souffle épique ou d’un soupçon de poésie, mieux veut aller regarder ailleurs.
Ok les auteurs jouent sur notre corde sensible...
Ok ça sent le plagiat... mais en même temps, ils ont le droit...
Cependant, J'ai apprécié cet album : le périple dans la jungle, des femmes mystérieuses et envoûtantes, la rencontre d'un gentilhomme de fortune...
Ok je suis bon public, mais c'est Corto...
J'ai longuement hésité entre "1=sans intérêt" et "2=correct sans plus".
Tant scénaristiquement que graphiquement, c'est un album à oublier. Non, il n'est pas au plus près des canons prattiens (d'ailleurs qu'est-ce que ça veut dire ?), il est aux antipodes. Car il manque ce supplément d'âme qui aurait fait que les repreneurs en ne tentant pas de copier Pratt auraient su imprimer leur propre patte et donner une seconde jeunesse à un héros pourtant intemporel.
Désolé, mais c'est franchement loupé !
Dommage ! Le 1er de ces 2 auteurs laissait espérer mieux.
EQUATORIA raconte les aventures de CORTO MALTESE qui, en 1911, parcourt l'Afrique équatoriale à la recherche du "miroir du prêtre Jean", une pierre précieuse qui, selon la légende, serait dotée de pouvoirs magiques fabuleux. Sa route croisera notamment celles de nationalistes égyptiens, de contrebandiers, de trafiquants d'esclaves, de bataillons d'un régiment colonialiste britannique ou encore de femmes qui ne le laisseront pas indifférent ...
Une énigme de départ à résoudre, un mystérieux trésor à découvrir, des voyages, de l'exotisme, de l'aventure, un brin de magie, un soupçon de poésie, des personnages féminins d'envergure, un héros dont la répartie claque toujours autant ... tous les ingrédients d'un bon album de Corto sont présents pour faire de cet opus une vraie réussite. Et comme en plus les dessins en noir & blanc sont superbes et très fidèles au style de Pratt, on passe vraiment un très bon moment de lecture.
Une reprise que je trouve pour ma part très réussie.
M. Perroud pour la deuxième fois, "le maitre de Rimini", il n'y en aura jamais qu'un : Federico Fellini. Pratt est certes né par pur accident à Rimini, qu'il a quitté dès le lendemain pour ne plus y remettre les pieds.
Quant à Equatoria, encore une reprise sans âme, comme le volume précédent. Je n'en attendais rien et je suis servi.
Pré-publié cet été en épisodes dans le Figaro Magazine, ce nouvel album de Corto Maltese est un vrai plaisir.
Sous les plumes de Juan Diaz CANALES au scénario et Rubén PELLEREJO au dessin, comme pour l’album du retour en 2015, on retrouve notre héros plus jeune et plein de rêverie.
1911, à la recherche d’un trésor, une sorte de Graal peut-être, Corto comme à son habitude, va voyager de Venise jusqu’en Afrique équatoriale. Son chemin va croiser ceux de personnages de fiction ou réels, jeunes femmes aux motivations diverses, telle Ferida Schnitzer, ou d’hommes historiques, un certain W. Churchill ou Henri de Monfreid, au cœur d’un scénario déroutant. Déroutant, oui, mais n’était-ce pas ce qui faisait le charme de ceux écrits par Hugo Pratt, et là le talent des deux auteurs s’exprime comme auparavant celui du maître. Onirisme, doute, aventure, cynisme parfois, réalisme aussi, même si le caractère rêveur de Corto ne s’y prête guère, tout ce qui compose cet album se mêle en une histoire pleine de séduction, voire envoûtante…