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usqu’au début des années 1900, les tsars régnaient sans partage sur la Russie. Mais soudain, leur pouvoir est remis en question. En janvier 1905, les grandes grèves populaires sont durement réprimées. Mais qu’à cela ne tienne, cette jacquerie fera office de répétition générale pour la révolution bourgeoise de février 1917 et la bolchevique huit mois plus tard. Entre ces deux soulèvements, le pays est le terrain d’un intense jeu d’alliances et de trahisons, les mouvements se forment et se déforment, les amitiés se tissent et se brisent. De ce chaos naîtra un monde qui, tenu par une poigne de fer, sera d’une stabilité absolue pendant près d’un siècle.
Le récit, signé Patrick Rotman, est aride. Si l’homme connaît de toute évidence son sujet, il parvient cependant avec difficulté à en dégager une véritable trame narrative. Le déroulement des événements est précis et détaillé, mais le lecteur finit par y perdre son latin et son intérêt pour cette mécanique menant à un nouvel Ordre.
Le dessin de Benoît Blary est à l’avenant, à savoir très réaliste. S’y trouvent néanmoins quelques compositions intéressantes, par exemple une planche où les échafaudages d’un édifice délimitent les cases. Ses illustrations sont joliment colorées à l’aquarelle, souvent dans des teintes de jaune et de rouge.
Une bédéreportage austère qui pourra certes intéresser une poignée de férus d’histoire soviétique, mais qui ne saura sans doute pas séduire la majorité des camarades.
Patrick Rotman et Benoît Blary décrivent pas à pas les mois qui ont précédé la révolution russe d'octobre 1917. Les personnages sont réussis mais les décors sont parfois trop simplifiés. Ce récit historique est intéressant sans être passionnant.