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ilieu des années 1950. La guerre d’Indochine est terminée, mais ça barde toujours du côté de l’Algérie. Derrière les conflits officiels, il y a les embrouilles plus discrètes, mais souvent aussi violentes, voire davantage. Les litiges se déplacent jusqu’en France et ça bastonne dans les rues de Pigalle. Il faut comprendre les malfrats : tous souhaitent mettre la main sur La perle noire, un cabaret qui semble être au cœur de tous les trafics. La morale de l’histoire n’est pas inintéressante : les pas trop méchants finissent dans le caniveau.
Noël Simsolo reprend là où il avait laissé son lecteur à la fin du premier tome des Miroirs du crime. L’ensemble est vaguement brouillon, les personnages sont nombreux et le bédéphile a l’impression que le scénariste a étiré la sauce pour écrire un diptyque plutôt qu’un seul livre plus consistant. Mais bon, le monde du commerce et de l’édition a ses raisons. Cela dit, bien que le fil soit un peu mince, l’atmosphère, glauque à souhait, est bien rendue et la lecture plaisante.
Le dessin quasi réaliste de Dominique Hé est également efficace. Les vilains ont l’air de psychopathes au teint cireux, les gentils de gentils (en fait il n’y en a pas vraiment) et les femmes sont toutes des séductrices aux poitrines énormes qui défient les lois de la gravité. Les bagnoles sont rutilantes, les costards élégants, le sang rouge sang. Bref, rien ne sort de l’ordinaire à la veille de Noël 1955 dans le XVIIIe arrondissement.
Un bon petit polar qui remplit le cahier des charges du genre.
'Les miroirs du crime' est un diptyque qui est visiblement passé sous les radars depuis de sa sortie et c'est malheureusement dû à son histoire et sa facture très classique.
Pour le résumé express, nous y suivons des truands du côté de Pigalle se tirant dans les pattes et dans la tête afin de rafler un cabaret, 'La perle noire', objet de beaucoup de convoitises. Au détour d'une tentative d'assassinat, nous aurons le plaisir de suivre les itinéraires d'un clochard récitant du Shakespeare, un médecin plus charcuteur que soigneur, un méchant roux avec plein d'acné… et même Jean-Pierre Melville s'imprégnant de l'atmosphère et des coutumes locales pour ses futurs films.
En dehors de sa galerie de personnages (trop) nombreuse, l'histoire est au demeurant archi-classique. Les règlements de compte, trahisons, fusillades et cadavres se succèdent au rythme des syncopes du jazz et des danses africaines.
Il y a effectivement une tentative d'intégrer les problématiques géopolitiques de l'époque (fin de la guerre d'Indochine et début des troubles en Algérie) mais c'est très rapidement abordé.
Le dessin de Hé est très beau, même si certains personnages se ressemblent beaucoup (l'inspecteur Schneider avec un des hommes de main de Guy notamment). Le rouge ressort bien surtout avec toutes ces effusions de sang au fil des planches.
Ce n'est ni excellent ni mauvais, cela reste une bande-dessinée policière correcte mais pas mémorable.