K
urdy veut retrouver son copain Chorizo. Problème, ce dernier est incarcéré dans le camp de « rééducation » de la milice. N’ayant pas trop le choix et sentant la bonne combine, il accepte la proposition de faire la mule pour le compte de Mama Olga. Ce n’est pas très reluisant, mais, au moins, ce petit trafic lui permettra d’entrer dans cette prison en plein air. Reste maintenant à mettre la main sur son pote et à faire en sorte de sortir vivant de l'entreprise.
Série emblématique de la longue carrière d’Hermann, Jérémiah entame sa trente-huitième année en presque autant d’albums. Dans Kurdy Malloy et Mama Olga, l’auteur propose un retour en arrière sur un épisode de la jeunesse du futur compagnon de Jérémiah. L’intrigue, plus anecdotique qu’autre chose, sert surtout de prétexte pour tenter de cerner les racines du caractère contrasté du jeune aventurier. Kurdy va brutalement devoir faire face aux conséquences de ses choix dans un univers ultra-violent et sans pitié. Au centre du récit trône Mama Olga, une espèce de matrone mystique et vénale. Celle-ci sert de point pivot résumant de l’échec moral de la société. Ce n’est pas à quasi quatre-vingts ans que le créateur des Tours de Bois-Maury va changer et son point de vue est bien connu de tous les bédéphiles : la Bête, ce sont les hommes. Ce dernier arrive néanmoins à donner un peu d’humanité à ses personnages. En premier lieu, le jeune Kurdy en prend pour son grade, mais évolue. Puis, et surtout, il y a Olga, cette épave cynique qui voulait encore croire à un dieu aimant ou, du moins, à un interlocuteur compréhensif et patient. Pas de chance pour eux.
Graphiquement, mis à part un lettrage fluctuant, le dessinateur n’a pas perdu la main. Scènes crépusculaires à faire frissonner, soleil brûlant qui accable les détenus et des silhouettes décharnées aux fasciés démolis, le tableau n’est pas paradisiaque, mais ô combien percutant. Il n’y est pas question d’esthétisme, mais de réalité brute montrée sans concession.
En résumé : un trente-cinquième volume offrant quand même quelques surprises, une réalisation efficace non dénuée d’un certain panache, Kurdy Malloy et Mama Olga offre un excellent et effrayant moment de lecture.
J'ai adoré l'atmosphère de cet album. Hermann renoue vraiment avec le post apocalyptique qui était moins présent dans certains albums de la série, ce qui m'a procuré un plaisir de lecture certain.
Les personnages décalés font aussi parti des points forts de la série et Mama Olga en est un parfait exemple. En résumé, un très bon cru.
Il n'y a rien à faire ! Le dessin d'Hermann me répugne tellement maintenant que je n'arrive plus à apprécier ses histoires. Quand je compare ses anciens "Jeremiah" ou ses premiers "Tours de Bois-Maury" avec ses productions actuelles, je ne peux m'empêcher de constater à quel point ses dessins sont devenus hideux et approximatifs!!
Kurdy Malloy ne ressemble plus au Kurdy que j'ai connu. Le fait qu'il avait 17 ans dans la présente histoire n'est pas une excuse.
Si Hermann a encore des admirateurs, tant mieux pour lui, mais sans moi...
Un bon Jeremiah même si le héros principal n’apparaît pas dans ce 35ème volume. On y retrouve un Kurdy fidèle à lui-même, roublard et attiré par les bons coups.
Ici, il doit libérer un ami d’un camp mais l’appât du gain est tellement fort qu’il en oubliera de l’aider. Mama Olga ne dépare pas car si elle apprécie Kurdy, l’attrait de l’argent est le plus fort.
Au bout du compte, il restera à Kurdy Malloy le casque de son ami qui le rendra reconnaissable entre tous.
J’ai plutôt passé un bon moment avec cette BD. Ce n’est pas non plus un immense « Jeremiah » et parfois, on a du mal à reconnaître Kurdy et son air narquois. Par moment, je trouve qu'il a même un air de ressemblance avec Jeremiah. D’un autre côté, l’histoire se déroule à une époque où il était plus jeune. Alors...