A
yant à peine la force d'espérer, mais encore moins celle de renoncer, une femme dévisage la foule qui la fixe sur les murs de l'hôtel Lutétia. Odette cherche la photo qui prouverait le retour de 38117, enfin, de Ferdinand. Un lâche, une balance ? C'est ce que les autres disent. Malgré cela, il est avant tout son frère. C'est sûr, il préférait faire profil bas, pêcher et jouer aux échecs, que de monter aux créneaux avec les autres. La grève, pour quoi faire ? Par les patrons au sommet ou les Schleus tout autour, les mineurs se feront toujours exploiter, dans le fond. Reste à savoir, du grisou ou de la guerre, qui est le moins pire...
Les récents Gueules rouges et Gueules noires abordaient le bassin minier dans le Nord. Ici, c'est dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale qu'il est abordé. Le récit est partagé en trois périodes très proches. Maximilien Le Roy (Faire le mur) développe donc un des premiers actes de résistance contre l'occupant allemand. Opprimés et exploités doublement (patronat, occupants) et surveillés par les collabos, les houilleurs naviguent tant bien que mal entre Charybde et Scylla. Le quotidien et le climat de suspicion permanents abominables, l'attente et les espoirs à la libération, ainsi que la préparation de la manifestation sont bien dépeints. Cependant, le lecteur doit être attentif car les va-et-vient entre les époques qui sont nombreux et parfois, seulement sur une ou deux planches, nuisent à la fluidité de l'histoire.
Changement de style pour le dessinateur Félix Brune (Les poilus d'Alaska) : beaucoup plus atypique, le traitement est ici tout en nuances de gris avec un lavis libre de contour. Le résultat est très esthétique et instaure une ambiance parfaitement adaptée à la situation grave et sombre. En contrepartie, la distinction des différents éléments et des personnages n'est pas des plus aisée.
Sans conteste, La révolte des terres évoque un sujet fort, illustré par un graphisme original. Mais la lecture est souvent laborieuse à cause du récit trop déstructuré. Cela reste un ouvrage offrant un éclairage mérité à des anonymes courageux.
Quelque fois, je n’aime pas du tout le graphisme mais j’accorde une attention au récit. Cette œuvre fait partie de cette catégorie. Le sujet est plutôt grave avec cette révolte dans une mine de charbon durant le début de la Seconde Guerre Mondiale sous l’Occupation. Ce mouvement patriotique va entrainer les grévistes dans les camps de concentration nazis. On ne rigole plus.
Le sujet n’est pas nouveau avec celui qu’on accuse d’avoir balancé ses camarades auprès de la Gestapo alors qu’il est innocent. Bien souvent, ce sont les accusateurs les coupables qui se défaussent sur une brebis galeuse afin de s’en tirer avec tous les honneurs. Cela m’a fait penser à une série que j’avais lue il y a quelques années et qui arrivait à la conclusion que les médaillés parmi les résistants étaient très souvent une grosse duperie.
Pour le reste, ce n’est pas le genre de bd que j’aime bien conserver mais c’est à lire pour se faire une idée de la réalité d’autant que les auteurs montrent qu’il n’y avait pas que des juifs dans ces camps même s’ils ont été très majoritaires. Il ne faut pas oublier les autres pour autant.
Cette œuvre au titre un peu trompeur manque parfois de fluidité. Cependant, on s’intéressera à ce qui est considéré comme l’un des premiers actes de résistance à l’occupant nazi.
Je suis tres géné pour noter cette BD : l'histoire est superbement menée et nous maintient en haleine pendant les 100 pages avec une superbe fin à decouvrir mais le dessin en noir et blanc , tres stereotypé , pas de details , on a du mal à reconnaitre les personnages , donc à lire pour lescenrio