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remier volume d’un recueil de gags et de récits qui illustrent les grandes heures de l’hebdomadaire.
Après le retour du titre en kiosque en 2004 couronné de succès, les ouvrages fleurissent a propos de la grande et des petites histoires du magazine. Ici point de coulisses mais une compilation de gags et de ces fameux « récits complets » qui ont fait ses beaux jours.
Au sommaire : les comiques Pif, Pifou, Léo (bête à part) côtoient les héros irréprochables d’humanité (ç’eut été un comble…) tels que Dr Justice ou Fanfan la tulipe. Mais c’est sans doute l’hommage discret aux auteurs, la plupart figurant parmi les précieux piliers du titre, qui attire l’attention plus que l'assortiment d’extraits forcément sujet à caution pour tous les aficionados. Car l’équilibre de l’ensemble est assez fragile et l’on cherche un peu une cohérence à l’exercice ce qui n'est pas vraiment surprenant dès lors que l'on écarte une classification chronologique ou "par genre".
Jean Ollivier est au centre de ce 1er livre avec quatre séries, du très connu Dr Justice (une adaptation au cinéma en 1976 tout de même et un magazine dédié à ses aventures) à l’oublié Ragnar le viking, qui n’aura pas survécu à la nouvelle orientation vers la formule « Pif gadget » en 1969, en passant par des adaptations très datées de Robin des Bois ou de Davy Crockett. Il faut dire qu’Ollivier offrira ses personnages aux lecteurs de Vaillant puis de Pif pendant près de quarante ans, occupant également à plusieurs reprises le poste de Rédacteur en chef. Cependant on peut se demander si ce n’est pas trop dans un seul recueil, toutes ces séries « réalistes » qui s’inscrivent finalement dans la même veine.
Et d’autres questions similaires se posent encore : pourquoi avoir choisi les planches signées Cance pour Pif plutôt que celles d’Arnal son créateur ? Parce qu’il signe les aventures de Pif à partir de la nouvelle formule ? Dans ce cas, pourquoi avoir choisi de faire figurer La péniche Radicelle alors qu’un très joli album vient d’être consacré à Gire et à cette série par Glénat et que ces personnages ne sont pas connus par l'immense majorité des gadgetophiles ? Dans un autre registre, qui se souvient encore, avec émotion qui plus est, de Jacques Flash ? Par ailleurs, on pourra s'interroger sur le choix d’histoires de la période 76-78 de Pif et Hercule, une de celles qui n'a pas laissé les souvenirs les plus impérissables (une mémoire sélective rigoureuse n’aura pas retenu les exploits du « sinistre » Krapulax et l’inspecteur Maigrelet). Au moins, l'effet de surprise est-il réel de voir réunis des personnages emblématiques et d'autres parfaitement anodins.
L’éditeur nous rappelle par ailleurs que des auteurs tels que Gotlib, Mandryka ou Pratt ont publié leurs premières histoires dans Pif. Pourtant, on ne trouve pas la moindre trace de l’un d’entre eux dans cet ouvrage qui ne souhaite peut-être pas abattre toutes ses cartes. A moins qu’il y ait d’autres motifs peu palpitants pour le lecteur tels que des questions de droits par exemple. Attendons le tome 2 pour voir. Et profitons au passage des quelques planches qui n’oublient pas Tonton et Tata aux cotés du jeune Pif, tout comme celles de Pifou (le fils de Pif, il était utile de le rappeler) ou Léo dans des gags signés Mas. En attendant éventuellement de retrouver Placid et Muzo, Rahan, La jungle en folie ou Corinne et Jeannot.
Les ingrédients sont réunis dès aujourd’hui pour offrir une roborative madeleine (560 pages) à un public de quadras qui n’en demandaient peut-être pas tant et qui se contentera parfois de feuilleter ce gros pavé. Car au fond, a-t-on vraiment envie de se replonger dans ces récits de 12-20 pages jalonnés de fringants héros à la moralité immaculée et aux idéaux un brin manichéens ?
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