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ien que l’agent John O’Neil ne travaille plus pour le FBI, il continue de poursuivre Oussama Ben Laden. Le héros est persuadé que le Saoudien fomente « le coup des avions ». À Tel-Aviv comme à New York, il mène son enquête pour empêcher les méchants de frapper le 11 septembre. L’homme a des contacts. Certains lui sont redevables et livrent l’information recherchée ; il n’hésite pas à torturer les autres. Après tout, il y a un petit moment que Jack Bauer a démontré que la fin justifie les moyens.
Fondamentalement, l’intérêt d’une uchronie est de révéler ce que deviendrait le monde si un événement significatif s’était passé autrement. Au scénario, Fred Duval et Jean-Pierre Pécau ont des ambitions plus modestes. En fait, cette deuxième partie du Prince des ténèbres présente essentiellement le déroulement d’une investigation. Tout ce que le lecteur connaît des conséquences de la non-agression, c’est qu’en 2005 John Kerry est président avec Barrack Obama comme vice-président. Il comprend alors que George Bush n’aura pas eu la chance d’affirmer sa force en Irak et de convaincre l’électorat de lui accorder un second mandat. La chute se serait avérée bien plus saisissante si le bédéphile découvrait que le chef d’État a trouvé un autre prétexte pour attaquer Saddam Hussein.
Igor Kordey sait composer une page dynamique et ses cadrages sont variés. Son dessin est cependant beaucoup trop relâché et finit par distiller l’ennui. La colorisation de Jérôme Maffre est honnête, mais pas exceptionnelle, certainement pas au point de racheter les illustrations.
Dans cet album de transition, l’action s’étire un peu inutilement. Reste à voir si la conclusion pourra sauver l’entreprise.
Le tome 2 est très bon également.
A recommander à tous les amoureux du genre (espionnage).
Scenario et construction sont réussis.
Les dessins de Kordey parfaitement adaptés !