C
laire, Wouki et Jules sont inséparables. Parce qu’ils s’aiment bien, mais également parce qu’ils ont tous les trois une passion pour les ovnis. Paraît-il que des soucoupes sont passées au-dessus de leur village ; ça les énerve car ils ne les ont pas vues. Le véritable émoi ne viendra cependant pas de l’espace. Ce sera plutôt la séduisante nouvelle prof de philo, Mme Arnault, qui perturbera les esprits. L’enseignante est mariée, mais sa douce moitié travaille comme pilote de l’air. La pauvre s’ennuie seule dans ce bourg à l’écart de tout. Et d’un coup, les garçons se découvrent un intérêt pour les penseurs. C’est écrit dans le ciel que tout cela finira mal.
Le récit d’Arnaud le Gouëfflec évoque les séries télévisées américaines : adolescents aux hormones bouillonnantes, amours contrariées, jalousie, sans oublier les parents qui ne comprennent jamais rien sinon qu’il faut absolument réussir son bac pour ne pas rater sa vie. Bref, rien de vraiment nouveau dans cette énième fable sur le passage à l’âge adulte. L’histoire, minimaliste et convenue, se cherche entre la science-fiction, le thriller et la bluette.
Le dessin de Laurent Richard s’avère davantage convaincant ; à la fois dépouillé (visages sommaires, décors rares) et inachevé (trait brut), il est loin d’être inintéressant. Sûr de lui, l’artiste n’hésite pas à passer directement du crayonné à la colorisation, sans encrer ses illustrations. La mise en couleur repose généralement sur de larges aplats ; chaque planche est ainsi dominée par une teinte (souvent dans des tons d’ocre ou de bleu), assurant de cette façon une belle unité dans la composition. Les vignettes sont très grandes (rarement plus de trois ou quatre par page); l’effet est intéressant, mais comme plusieurs sont muettes, le rythme de la lecture tend à s’accélérer. Ce roman graphique, pourtant dodu, se parcourt en une trentaine de minutes.
Un scénario mince, un coup de crayon épuré ; l’ensemble n’est pas désagréable, juste trop vide. Comme le cosmos d’ailleurs.
La carte du ciel se sert du thème des extraterrestres du genre pour nous conter une histoire à la diabolo menthe ou la Boum avec Sophie Marceau. C'est bien trouvé par son approche plutôt original. Pour le reste, on échappera de peu à la Noce blanche avec Vanessa Paradis. D'autres y verront une belle histoire d'amour à la Brigitte et Macron. Cependant, cela ne se terminera pas forcément bien.
J'ai beaucoup aimé l'aspect graphique avec ses traits crayonnés et ses couleurs bleutés. Il y a une douceur particulière surtout pour les cènes nocturnes. On appréciera également les personnages plutôt bien dessinés et assez caractéristiques. Bref, tout pour une lecture agréable.