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andis que Mya persiste dans son envie d'écrire un chef-d'œuvre et rumine sa colère contre Musnet, ce dernier prend soin de Rémi. Son vieil écureuil de maître n'en a plus pour très longtemps et le rongeur souhaite soulager ses derniers instants. Il est temps pour lui de voler de ses propres ailes, mais est-il vraiment prêt ?
Kickliy revient pour la quatrième fois en treize mois et avec lui sa mus musculus. Toujours aussi attachante, la petite souris fait preuve d'une dévotion qui impressionne autant que la relation qu'elle a nouée avec son maître. Alternant les longues séquences entre Musnet et Mya, l'auteur montre que les deux héros possèdent finalement le même rapport à leur art : ils se savent destinés à l'exercer mais éprouvent des difficultés à franchir le cap de la création et se lâcher vraiment. Puis, lorsque leurs routes se croisent à nouveau, tout s'éclaire et s’accélère. C'est habile, en plus de rendre hommage à la peinture et l'écriture par la recherche d'inspiration, l'auteur continue de développer les relations si humaines que ses animaux ont tissé. Sur un rythme toujours élevé, il parvient également à se ménager quelques pauses dans le récit pour développer des thèmes importants (la perte d'un proche, le deuil, notamment), étoffer ses personnages et continue de construire un univers foisonnant et bien pensé.
Graphiquement, les bases de son dessin sont au rendez-vous : dynamisme, décors variés et couleurs pastels. Toutefois, des évolutions sont à noter. Sans perdre en originalité ni en folie, l'artiste marque plus ses différentes ambiances et l'ensemble gagne en lisibilité faisant de cet opus le plus abouti.
Les larmes du peintre termine de belle manière un premier cycle original, plein de douceur et de très bonne tenue. À tel point que, même si la série pourrait s'arrêter là, il serait dommage de ne pas retrouver prochainement cette belle équipe pour de nouvelles aventures.
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Lire la chronique du tome 3.
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