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ne tête décapitée est retrouvée dans la cathédrale de Milan. Le prévôt Vittore, connu pour sa perspicacité, entreprend une bien étrange enquête car, très vite, deux faits étranges apparaissent. En premier lieu, le macabre trophée a été déposé dans un plat contenant une déclaration prononcée onze siècles plus tôt par l’évêque Ambroise lors du baptême d’Augustin d’Hippone (les deux hommes seront plus tard sanctifiés). De plus, à l’issue de la cérémonie, le prélat aurait confié à son disciple la tâche de veiller sur la tête de Jean-Baptiste, conservée depuis son exécution. Très vite le mystère va s’épaissir et le danger devenir de plus en plus prégnant.
Didier Convard et Éric Adam ne sont certainement pas des inconnus. Leur attachement à traiter l'ésotérisme est donc tout sauf une surprise. Cette nouvelle série réunit tous les éléments nécessaires pour composer une intrigue alambiquée et pleine de suspense, jouant habilement avec le contexte historique et les faits – ou supposés comme tels – religieux. Rien à dire sur le sérieux de la construction : les personnages dfilent, les révélations éclairent juste pour faire ressortir de nouvelles zones d’ombres, et le tout baigne dans une tension grandissante alimentée par les scènes où le tueur agit.
Le premier problème est que tout cela est extrêmement classique et n’offre que peu de prises tentantes à ceux qui ne sont pas obligatoirement des aficionados de ce style d’aventures. Des sociétés secrètes derrière la religion catholique au duo d’enquêteur – l’expérimenté et le jeune prometteur –, en passant par le tueur masqué (ici « déguisé » en momie), difficile d’échapper à une lourde sensation de déjà-vu.
Le second écueil se situe au niveau de la partie graphique de Thibaud de Rochebrune. Si le découpage rend la lecture plutôt fluide, le dessin, très épuré, manque cruellement de charisme. Les personnages sont reconnaissables mais ils ne séduisent guère. Même si les décors assez peu détaillés restent de bonne facture, ils peinent à donner vie à ce récit du fait d’une colorisation manquant par trop de nuances.
Au final, il est probable que seuls les amateurs purs et durs de ce style de thriller pourront y trouver leur compte.
C'est un thriller dans un genre rappelant pas seulement Da Vinci Code mais également et surtout Le Nom de la rose dans le genre thriller ésotérique sur fond de société religieuse secrète défendant corps et âme un secret. Je regrette que l'intrigue soit si alambiquée.
Ma petite déception vient surtout du fait que le peintre Michel Ange est peu présent et sert surtout de prétexte à ce récit. Pour le reste, on est plongé au coeur de la Renaissance italienne. Le dessin très épuré ne sera point somptueux mais il reste tout à fait correct et surtout lisible.