I
mm ayant vaincu le dieu ours, la cérémonie sacrificielle a échoué. Hayase, l'organisatrice , n'a donc d'autre choix que de conduire March et Palona jusqu'à Yanome, son village natal. Vingt jours de carriole bringuebalante ! Rien de tel pour délier les langues. La vieille prêtresse qui les accompagne expose ainsi la supercherie qui entoure le rituel ancestral, un mensonge doré qui ne présage rien de bon pour les prisonniers.
Quelque soit sa forme (ours, loup ou jeune homme), l'entité, devenue Imm, expérimente et ne cesse d'apprendre au contact des hommes. Son esprit est comme un cahier vierge d'écolier qui se remplit à chaque interaction et s'enrichit de sensations, de réflexes et de leçons de vie. La bonté, la spontanéité et l'innocence de March apportent de la légèreté et de la fraîcheur en début de volume, mais le ton se durcit vite avec les révélations concernant le passé de Palona et des réelles motivations des geôliers. Brisant la linéarité de la trame, la dernière partie change d'ambiance en empruntant une dimension fantastique déconcertante. Si Yoshitoki Oima aime ses personnages, elle ne les épargne pas pour autant. Le lecteur qui s'attache à eux va en avoir pour ses frais car les rebondissements sont parfois violents et promettent, à l'instar du premier épisode, une suite mouvementée. La base réflexive approfondit et élargit les thèmes philosophiques en un éventail qui ébouriffe les neurones ; fini le pur divertissement !
Le graphisme est toujours aussi travaillé et détaillé, les humains comme les animaux dégagent une réelle force expressive et l'artiste propose de nouveaux décors qui enchantent... ou font froid dans le dos.
Des surprises, encore des surprises, décidément, To your eternity enchaîne les péripéties inattendues et met à mal le petit cœur de l'amateur de shonen. Troisième tome en septembre.
Lire la chronique du tome 1
Poster un avis sur cet album