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elen Frances Arthur, sommité du monde du whisky, meurt en 2015. Parcourant son carnet de notes, l’époux de sa nièce, le bédéiste Joël Alessandra, constate sa déception de ne jamais avoir trouvé la boisson parfaite. Souhaitant lui rendre hommage, il part à la recherche du nectar qui doit présenter des caractéristiques bien précises : tourbé, malté, salé, marin et goût d’algue. Sa quête l’amène rapidement sur l’île d’Islay en Écosse où Caroline Dewar, une amie de sa tante, lui fait découvrir les plus prestigieuses distilleries.
Il y a un peu de tout dans cet album : l’enquête menée par le narrateur, la rencontre d’un pays et de ses paysages, des explications sur l’histoire et les procédés de fabrication de l’alcool, de même que des conseils sur la façon de le déguster. Bref, le récit est à la confluence de la bande dessinée, du carnet de voyage et du manuel technique. Au final, l’ambition du personnage principal est touchante, mais le livre est un peu long et monotone. Le lecteur a du mal à s’intéresser au projet du héros et peine à comprendre la prétention du néophyte de réussir là où sa parente a échoué.
En plus de tenir le rôle central et d’être scénariste, le protagoniste tient les pinceaux. C’est à ce titre qu’il excelle. Ses illustrations à l’aquarelle sont très belles, notamment celles de la campagne écossaise. Il en est d’ailleurs pleinement conscient et il n’hésite pas à leur consacrer plusieurs pages complètes. Cette esthétisation est convaincante, mais elle finit par casser le rythme.
L’auteur ne parvient malheureusement pas à transmettre son émotion. Peut-être n’a-t-il pas su prendre suffisamment de distance par rapport à ce sujet très personnel.
Cette bd semble tomber à point car je regarde actuellement une série sur Netflix qui a pour cadre l'Ecosse, son histoire et ses traditions: Outlander pour ceux qui connaissent bien. Il faut dire que je suis tombé littéralement sous le charme de ces paysages écossais.
J'ai appris des tas de choses intéressantes sur les différents whisky qui existe à travers le monde et notamment quelques secrets de fabrication. Pour autant, c'est bien dans le temple du whisky c'est à dire l’Écosse où il faut se rendre pour boire le nectar unique. L'auteur s'est donné une quête tout à fait honorable un peu à la manière des Gouttes de Dieu. Il s'agit de rendre hommage à une spécialiste de cet alcool célèbre.
Pour autant, je n'ai pas ressenti toute l'émotion que j'aurais dû à travers cette lecture. Il manquait quelque chose d'un peu indéfinissable. La poésie de Robert Burns ne parvient pas à combler les vides. C'est surtout une suite de rencontres dans un paysage divin. L'auteur est un habitué de ces errances à travers le monde pour nous faire aimer des endroits un peu magiques. Cette ballade en Écosse comme voyage initiatique est une belle expérience. Les amateurs de whisky apprécieront.
Alessandra rend un hommage d'une sincérité et d'une sensibilité désarmantes à cette belle-tante si fascinante.
Il réussit le tour de force de ne pas trop laisser le lecteur en dehors des expériences gustatives (comme dans le plupart des émissions de concours culinaires où on entend parler des plats sans jamais pouvoir les goûter) en levant le pied sur le jargon et en instillant un brin de pédagogie.
Restent à mentionner les aquarelles, marque de fabrique de l'artiste, toujours sublimes d'une région qui ne l'est pas moins.
Bien aimé cet album, sans atteindre des sommets l'hommage à Helen Frances Arthur est touchant et on apprend pas mal de choses sur la fabrication du Whisky.
Le graphisme proche de l'aquarelle restitue une belle ambiance.