C
hito Grant a des comptes à régler à Gila Bend où son père adoptif a été tué quelques mois auparavant. Il n’a peur de personne, pas même de la séduisante Texas Taylor qui règne sur la bourgade. Et comme il est d’un tempérament insolent, il se met rapidement un peu tout le monde à dos… à moins que ce ne soit pour d’autres raisons et que les liens qui l’unissent à cette ville soient finalement plus complexes que prévu. Il affronte tour à tour le shérif, la dictatrice et une bande de pillards. Heureusement qu’il y a Sam. D’abord bourru, le vieillard s’attache à l’étranger.
Dans cette compilation de trois bandes dessinées publiées entre 2004 et 2008, Jean-Blaise Djian propose une histoire de cow-boys traditionnelle avec un héros au cœur pur, un homme de loi corrompu, des méchants, sans oublier des secrets bien enfouis qui finiront par être révélés. Bref, tous les clichés ont rendez-vous sous le soleil de l’Ouest. Le ton change passablement entre les deux premiers titres. Le tome initial raconte une quête familiale qui permet à l’auteur de camper le cadre de l’action et de présenter une imposante galerie d’individus. Le volume suivant est de facture plus classique avec, notamment, des desperados qui pillent les banques. Cette rupture est néanmoins fluide et l’ensemble demeure cohérent. L’ultime album donne la plupart des réponses aux questions posées dans les livres antérieurs. Le scénariste réserve des surprises, même si la conclusion est prévisible.
Le dessin de David Etien, alors à ses premières créations, est singulier. Ses personnages, vaguement expressionnistes, ont parfois une raideur insolite, au point de s'interroger au sujet du sort réservé à la perspective. Ce choix graphique n’est pas fondamentalement malheureux. Ce qui est cependant ennuyeux, c’est que les visages ont peu de caractère, tous se ressemblent et il est facile de s’y perdre au milieu de la foule des acteurs. Les décors et les chevaux sont pour leur part bien rendus.
Le jeu de l’intégrale est un peu cruel. Lorsque les épisodes sont lus individuellement, tout va. Mais si le bédéphile est boulimique et qu’il les dévore d'une seule bouchée, des différences marquées, voire troublantes, apparaissent. Surtout dans le troisième opus qui affiche des couleurs très criardes alors que les précédents faisaient appel des teintes beaucoup plus terreuses.
Un western réalisé dans les règles de l’Art. S’il ne constitue pas une référence pour ce qui est de tenir le lecteur en haleine, il lui fait tout de même passer un agréable moment.
Juste avant d'œuvrer sur 'Les Quatre de Baker Street', Dijian et Etien ont collaboré sur un western: Chito Grant.
Mêlant à la fois histoires de famille, vengeance, braquage de banque, fusillades et histoire d'amour, le récit est touffu et dispatché sur trois albums inégaux visuellement.
En effet, alors que le premier tome proposait une coloration tirant sur le jaune, le deuxième opus est plus pétant via une palette de couleurs plus élargie. Etien faisait ses premières armes avec ce triptyque, et cela se ressent vis à vis des personnages qui sont difficilement dissociables d'une planche à l'autre.
Le découpage de certaines séquences étaient assez étranges notamment sur le premier album qui était finalement un peu un "crash test". Heureusement que le scénario nous tient en haleine avec beaucoup de personnages et de rebondissements.
Un triptyque correct mais pas mémorable pour ma part.