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aris, mille neuf cent quatorze. La bande des dogues vient à nouveau de frapper, réalisant encore une fois un casse parfait. La police patauge totalement : qui sont-ils ? qui se cache derrière ces masques de chiens ? Vingt ans plus tôt, un homme – du moins en a t’il l’apparence – se rend dans un endroit inaccessible dans les montagnes. Il va rejoindre son peuple, les Cynocéphales, qui vit dans l’ombre des humains, car si certains ont une physionomie qui leur permet de se mêler à ces derniers, les autres ont un faciès de canidé. Une crise couve. Certains membres veulent vivre au grand jour et sont prêts à se battre pour revendiquer ce droit.
L’histoire imaginée par Stefano Tamiazzo (également dessinateur et coloriste) et Gris de Payne possède un brin d’originalité qui éveille la curiosité. Cet attrait initial est très rapidement soutenu par la qualité du graphisme qui dispense, au fil des pages, séduction, fluidité, et efficacité, tant en ce qui concerne la caractérisation des personnages que la définition des décors.
Malheureusement, ces promesses ne parviennent pas à se concrétiser du fait d’une narration confuse. Tout d’abord, il y a clairement un problème de rythme, des séquences étant bien trop longues sans rien apporter au déroulement de l’aventure, et certaines ellipses sont peu claires. De plus, l’intrigue se construit en cachant au lecteur des éléments structurels – l’organisation de cette civilisation, l’importance de l’héritier, le bataillon sacré et sa quête – alors que, bien entendu, les protagonistes sont au courant de tout. Cette manière d’agir entretient artificiellement le suspense au détriment de sa réelle construction et du développement de la trame du récit.
Ce lancement laborieux refroidit l’enthousiasme primaire. Il faut souhaiter que la suite sache corriger le tir, s’il en est encore temps.
Voilà, arrivé à la page 31 du 1er album, j'arrête les frais. Je ne vois pas l'intérêt de poursuivre. Effectivement, comme dit dans la critique de bdgest, le "pitch", l'idée de départ, semblait séduisante. Mais finalement, non. Je m'en contrefiche de ce qui peut arriver à ces personnages falots, si peu caractérisés. Et si des scénarios médiocres sont parfois sauvés par un dessin brillant qui aide à s'attacher au récit, ici, malheureusement, pour paraphraser Pierre, "je n'aime pas dire du mal des gens mais, effectivement, le dessin est honnête". Encore un mot sur une colorisation terne qui fini de rendre cette histoire non pas indigeste mais simplement soporifique. Bonne nuit à tous.