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ne créature de l'extérieur a osé poser sa sale patte toute noire sur Sheeva, elle, si pure. Comment le Professeur a t-il pu laisser faire cela ? Une rage soudaine et inattendue s'empare de lui. Tant de violence dans un être si doux et gentil ! Plus effrayée par la bestialité toute nouvelle de son ami que par l'intrus, la fillette pétrifiée trouve pourtant la force de s'interposer. Blessée mais épargnée, la bête inconnue s'éloigne dans la forêt, sa tête à la main... A-t-elle contaminé Sheeva ? Et quelle est donc la signification de ses propos sibyllins ?
Quelque part, dans un monde étrange... Lire la chronique du tome 1
La brume s'éclaircit et cependant s'étend dans ce deuxième tome. Nagabe lève un petit morceau du rideau couvrant l'origine de la malédiction mais le mystère reste entier car chacun a son idée et rejette la faute sur l'autre. Sheeva est clairement un objet de convoitise, seul son protecteur lui est favorable. Les humains apparaissent très peu, sauf pour annoncer le cliffhanger de manière subtile et inquiétante. Une troisième espèce, dirigée par une entité primaire, se manifeste et semble être dépositaire des clefs de cet univers. Le lecteur ne manquera pas d'être dérouté et frustré car rien de connu ne pourra servir de repère et, alors qu'il pensait avoir saisi des bribes de réponses... d'autres questions surviennent. Un défi à surmonter mais le plaisir n'est en rien altéré car il n'est pas concevable que les efforts ne soient pas récompensés par la suite.
L'esthétique est un personnage à part entière dans ce récit, notamment grâce aux pages contemplatives qui en disent long sur les tensions ambiantes. La composition graphique intelligente joue énormément sur les contrastes, ce qui définit finalement cette série.
Un conte intemporel exigeant et complexe qui s'adresse aux audacieux qui accepteront de sauter dans le vide, sans filet pour les rattraper. Cette promenade singulière, sur un rythme posé et néanmoins relativement tendue, se fait à l'ombre des charmes des deux héros et, tout autour, les branches menaçantes ne laissent tomber que quelques feuilles en guise d'indices. Il ne reste qu'à attendre la prochaine floraison, les bourgeons d'explications s’entrouvrent à peine.
illustrations © nagabe / MAG Garden
L’histoire reprend exactement sur le cliffhanger du premier tome qui a vu Sheeva touchée par un maudit… Le professeur interviendra et se retrouvera emmené avec d’autres maudits vers un début d’explication… très obscure pour lui comme pour nous. Le volume est moins ouvert que le précédent mais plus beau encore avec un travail sur les blancs plutôt absent jusqu’ici. On va également nous parler de la tante de la fillette que l’on soupçonne, comme toute la vie de l’enfant, d’être issue de son imaginaire… ou pas. La rêverie continue toute en douceur. Le manga se lit assez vite, agréablement, n’oublie pas de faire avancer (un peu) l’histoire et l’on a envie de continuer tranquilou cette rêverie qui fait penser par moment à l’univers d’Amano. On fait pire comme référence…
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