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ien que la couverture en couleurs directes soit particulièrement jolie et invite à s’engouffrer dans l’aventure, on pourrait lui reprocher de laisser transparaître, à tort, que ce premier tome du Feul constitue une énième introduction à un univers d’Heroic Fantasy. Certes nous sommes bien en présence d’une quête, ici remonter aux racines du Feul, et d’une petite communauté composée d’individus venus de trois clans ennemis aux mœurs et coutumes opposés. Mais point d’élu, ni de magie et encore moins de méchants sorciers à l’horizon. En définitif, cette série ne se situe pas vraiment dans la même catégorie que Lanfeust de Troy, Marlysa et consorts chez le même éditeur.
Jean-Charles Gaudin, décidément très prolifique en ce moment, ajoute une nouvelle corde à son arc avec ce récit centré autour d’une épidémie. Comme il a l’habitude de le faire, ce tome d’introduction nous livre déjà beaucoup d’informations et arrive à capter très rapidement notre attention. En effet, des personnages charismatiques, et attachants pour certains, luttent contre une chose à priori immatérielle : le Feul. À l’instar de la peste, cette maladie touche tous les individus sans distinction de races et mène rapidement aux portes de la mort. Ce rapprochement fait, l’histoire n’en devient que plus réaliste, et donc plus intrigante. Toutefois, il est à noter que quelques passages confus et invraisemblables, dans le cadre de la situation, auraient facilement pu être évités.
Après Toran et quelques participations aux Contes du Korrigan (T1 & T3), on est heureux de retrouver le trait élégant de Frédéric Peynet, qui plus est dans un style réaliste. D’ailleurs, hormis le fait que les scènes d’actions manquent encore de fluidité et de mouvement, il n’y a pas grand-chose à reprocher au dessin, notamment au sujet des décors et des tenues vestimentaires particulièrement soignés. Pour cette nouvelle série, il met de coté la couleur directe, plus contraignante en cas de correction, et opte pour la couleur manuelle sur bleus. Même si l’ensemble perd un peu en charme, force est d’avouer que la mise en couleurs est réussie et de qualité. Des couleurs chaudes du jour à celles, glaciales, de la nuit, le dessinateur nous montre toute une palette de couleurs adaptées à chaque situation.
Valnes débute donc ce triptyque de fort belle manière. Le scénario est prometteur et la mise en image soignée, que demander de plus ? La suite bien entendu, et il y a peu de craintes de ne pas la voir paraître avec un nom comme Gaudin sur la couverture… d'autant plus que dans ce genre, cet album est une réussite !
En passant, ne manquez pas le site de Frédéric Peynet. Vous pourrez y découvrir, entre autres, la conception de la couverture et d’une planche, ainsi que les nombreux autres travaux de cet auteur : http://www.fpeynet.com/
Avis portant sur la série:
J'ai été plus qu'agréablement surpris par cette aventure. La scène d'introduction nous plonge au coeur d'une histoire d'héroic fantasy où l'enjeu n'est pas "chimérique" : la lutte contre la maladie qui déciment plusieurs peuples de la rivière et notamment les enfants.
Il y a même une approche sociologique assez réussie sur les différents peuples et l'acceptation des différences dans les moeurs et coutumes. C'est vraiment un travail remarquable. La couverture ne m'avait pas particulièrement attiré car je la trouvais assez commune. Mais le fond ainsi que la forme se complètent harmonieusement. Les personnages sont très intéressants. On sort un peu des sentiers battus.
Cette BD un peu méconnue mériterait d'être découverte car elle recèle de véritables richesses qui vont au-delà de ce que vous pouvez en attendre. Avis aux lecteurs: vous ne serez pas déçus! Le dessin et les couleurs sont également très réussis avec une remarquable maîtrise des ombres et lumières.
Excellente nouvelle: le tome 2 a été nominée dans la catégorie "meilleur album" à Angoulême en 2008.
Voilà que le troisième tome vient clore cette histoire passionnante. La fin est magistrale dans le même registre que la conclusion de la planète des singes. On regrette que cela soit déjà terminé tellement que c'était bien. Le Feul a bousculé totalement les stéréotypes de l'héroïc fantasy en y introduisant des sujets sérieux (écologie, tolérance, différence culturelle, croyance...).
Note Dessin: 4.25/5 - Note Scénario: 4.25/5 - Note Globale: 4.25/5
Voilà une Bande dessinée que j’avais envie de lire depuis très longtemps, au moins depuis la parution du premier album en 2005. J’ai toujours remis au lendemain sa lecture et aujourd’hui je prends un plaisir immense à me fondre dans ces pages.
Le feul est une maladie qui s’attaque à tous les peuples sans distinction d’âge ou de sexe. Tous se rejettent la faute de son apparition et tous la craignent. Suite à un malentendu et avec la sagesse de certains, Valnes la Oldis et Kaliam le Bourouwn, une petite troupe se forme pour aller à la source de ce fléau.
Cet album propose un choc des cultures entre différents peuples qui ont du mal à comprendre les traditions des autres. Ce qui parait absurde voire inacceptable pour les uns est naturel pour les autres. Autour de ces conflits de traditions le but commun vacille de temps en temps mais résiste malgré tout.
Les dangers rencontrés commencent à tisser des liens entre les Oldis et les Bourouwn mais la rencontre avec un autre peuple et de nouvelles traditions semble remettre en question une partie des acquis.
Je suis tombé sous le charme de ce premier album de cette série qui comporte trois tomes. Le dessin de Frédéric Peynet y est aussi pour beaucoup. Superbe !
Ce premier album nous permet de faire connaissance avec les divers personnages et l'histoire de cette terrible maladie que toutes les diverses races craignent, mais qui vont devoir cohabiter et s'entraider pour subvenir à leur besoin et leur quète.
Que du plus dans cet album, le dessin comme le scénario.
"Le Feul" est sans conteste une BD d'héroic fantasy originale. Le monde développé ici est frappé par une étrange maladie. Afin d'espérer la vaincre, il faut entamer un long voyage et s'associer à d'autres peuples.
Le scénario développe en plus de l'aspect fantasy une histoire humaine où les héros doivent apprendre à marcher ensemble malgré les différences culturelles et l'incompréhension qui en découle.
Le dessin et les couleurs sont très réussis et illustrent à merveille cet étrange monde.
"Le Feul" est une excellente BD, bien loin de la fantasy commerciale à laquelle nous habitue Soleil. On attend le troisième et dernier tome avec impatience.
[avis basé sur les deux premiers tome]
Heroic fantasy + Soleil... voilà deux arguments qui au premier abord ne prêchent en faveur de cette série (je suis méchant il y a beaucoup de bons albums chez Soleil). De plus, comme beaucoup de séries ses jours-si les couvertures en jettent un max, situation qui a trompé plus d'un bédéphile :wink:. Une fois passé ces premières appréhensions, Le Feul m'a séduit et même passionné.
Une maladie étrange (le feul) décime les habitants d'une petite communauté au bord du fleuve... Evidemment la cause ne peut que venir que de l'amont chez les barbares qui servent de voisins. La situation se corse quand ses même voisins, également au prise avec ce mal, pensent la même chose. Face à ce nouvel adversaire les petites différences sont oubliées et une expédition se met en place pour aller à la source de ce mal qui, en fait, semble toucher tous les habitants de ce monde.
Le ton de la série est basé sur la fraternité et le respect d'autrui, par moment c'est presque un peu trop pédagogique, deux messages toujours d'actualité. L'avancée de l'expédition est double, les personnages apprennent à se connaître et se respecter et apprenne à comprendre le milieu (nature, animaux) dans lequel ils vivent. Comme lecteur, nous sommes au même niveau que les héros, cette situation rend la lecture très prenante. Le récit m'a fait beaucoup pensé à Aldébarran de Léo, aussi bien sur le plan de l'invention (faune et flore très précise) qu'au niveau du graphisme. Le dessin de Peynet est moins épuré que celui de Léo, on y décèle néanmoins une parenté de style (finesse du trait, personnage). Le Feul c'est un peu Aldébarran rencontre Le Seigneur des Anneaux :wink:.
Héros attachants, fil conducteur fort et construction pleine d'invention...vivement la suite !
Incontestablement le début d’une bonne et intéressante série. L’histoire qui débute par l’image d’une épidémie ravageuse qui ne fait pas de distinction entre peuples distille par petites touches un discours sur la tolérance, la compréhension de l’autre, etc. Un discours plein d’humanisme et d’humanité auquel il est difficile de rester insensible. Par ailleurs le dessin de F. Peynet illumine cette histoire, lui confère quelque chose d’extrêmement vivace et sensible. Un très bon début qui me donne envie de connaître la suite.