L
a Légion étrangère a toujours suscité admiration et méfiance dans l'imaginaire collectif. Mais aujourd'hui, quelle est la situation de ce corps de l'Armée de Terre ? De janvier 2003 à juin 2014, ce livre dresse un état des lieux tout en revenant sur les origines, les dates marquantes et les évolutions, notamment en terme d'image, de ces soldats qui meurent pour la France.
Hervé Loiselet et Benoît Blary, après 20 ans de Guerre et Sigurd et Vigdis, se retrouvent pour un troisième projet commun. Si les armes et les conflits sont toujours des parts importantes du sujet, Legio Nostra s'ancre totalement dans la réalité. À l'initiative de leur éditeur, le scénariste s'est plongé avec passion dans la documentation pléthorique entourant les légionnaires. Pourtant, l'angle retenu est original - au moins pour le medium bande dessinée - et permet de découvrir ce qu'est la Légion, aujourd'hui. Découpant son récit en huit chapitres - autant que dans le Code d'Honneur de l'Ancien -, séparés par des interviews, des coupures de presse ou des renseignements, l'auteur invite à revenir sur la création, les actes fondateurs et les mutations récentes de cette élite. Qui la compose, comment sont-ils intégrés, par quoi sont-ils motivés et quelles sont leurs valeurs ? Les réponses, détaillées, à ces nombreux points sont abordées avec précision et diverses anecdotes. Chaque partie décortique un thème (l'histoire, l'image, la bataille, le quotidien etc.) ou un élément du folklore (l'hymne, le béret) pour, au final, se compléter et former un instantané éclairant sur l'un des fleurons de l'Armée française. L'ensemble peut paraître un peu copieux et la fluidité en pâtir mais, tout en brisant au passage quelques mythes et légendes, l'auteur de Blackline se mue en pédagogue pour mettre en lumière ces militaires, leur organisation et leur incroyable solidarité.
Pour illustrer cette plongée aux allures de reportage, le dessinateur opte pour un trait léger et des aquarelles aux couleurs chaudes. Sans détailler chaque séquence, l'objectif est de souligner le propos en illustrant avec efficacité et lisibilité les différentes batailles ou mettre le focus sur un rituel, une cérémonie ou un événement marquant. Là encore, le genre « docu-BD » est flagrant et colle parfaitement aux intentions. Les amoureux du travail de l'artiste pourront toutefois regretter un manque de folie dans ses mises en pages ou ses compositions, qui empêche de participer réellement à la narration : le dessin suivant le scénario plus qu'il ne raconte ou apporte autre chose.
Véritable enquête, Legio Nostra passionnera les férus de ces engagés autant qu'il surprendra les novices. Et même si les bédéphiles risquent de trouver la forme trop académique pour passionner pleinement, l'hommage, sincère, est à saluer.
Légio Nostra est une bd qui relate l’histoire de la légion étrangère afin qu’on puisse enfin avoir un autre regard sur ce corps expéditionnaire qui alimente tous les fantasmes. A l’origine, c’est un ancien maréchal de Napoléon 1er qui l’a créé en se mettant au service du roi Louis-Philippe.
Ces soldats devaient impérativement intervenir à l’étranger et non sur le sol national. Il y a eu entorse à la règle quand celle-ci a réprimé la Commune dans le sang. Même si cet épisode est tout juste évoqué, les auteurs vont très vite passé dessus pour nous montrer que les bons côtés. A croire qu’il y a eu un véritable parrainage de la part de l’armée !
Je ne vais pas crier au loup. Le graphisme n’est pas des lus réussi mais c’est au moins lisible. Pour autant, on apprend des choses tout de même assez intéressantes. Je ne savais pas par exemple que le chant du boudin était l’hymne officielle de la légion étrangère en France. Tiens, voilà du boudin…
Cette œuvre peut inciter certains jeunes à s’engager pour la mère patrie. Il a par conséquent une utilité puisqu’il apporte des informations. Les auteurs soulignent par ailleurs le courage de ces hommes prêt à risquer leur vie pour sauver la nôtre avec un sens profond du code de l'honneur. Ceux qui aiment les super-héros seront aux anges. Les autres pourront toujours se rabattre sur la chanson reprise par Serge Gainsbourg à savoir Mon légionnaire. Moi, il est vrai que ce n’est pas trop mon truc mais bon.