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Jacques Damour

09/05/2017 6521 visiteurs 6.0/10 (1 note)

N ouvelle signée Émile Zola parue en 1880, Jacques Damour raconte la destinée d’un brave ouvrier-ciseleur qui, après avoir participé à la Commune de Paris, fût condamné à un long exil en Nouvelle Calédonie. À son retour en Métropole, il retrouva sa femme mariée à un autre et sa fille devenue une cocotte entretenue. Un destin dramatique, mais pas tragique que le romancier narre de sa plume naturaliste habituelle. Vincent et Gaël Henry se sont emparés de ce court texte et proposent une ambitieuse adaptation en images.

Plus que son protagoniste principal, c’est toute l’ambiance générale du début de la Troisième République que les auteurs d’Alexandre Jacob se sont efforcés de recréer. Pour rappel, celle-ci est le premier régime français à perdurer dans le temps depuis la Révolution de 1789. Globalement solide et stable, cette héritière du Second Empire et de la Guerre de 1870 a quand même connu de nombreux soubresauts avec la création et la consolidation des mouvements anarchistes et socialistes, de plusieurs luttes pour le droit des ouvriers et, évidemment, à cause des habituelles « affaires » politico-économiques dont seul l’Hexagone a la recette (Canal de Suez, Dreyfus, etc.).

Dans le même temps, et heureusement, l’ouvrage ne ressemble absolument pas à un manuel d’Histoire. Le découpage du scénario, qui retourne astucieusement le plan original de Zola, est rythmé, quoique parfois un peu alambiqué du fait de nombreux retours en arrière imbriqués, et toujours prenant à suivre. La petite galerie de personnages est intéressante et, merci Berru !, pleine de gouaille et d’énergie. L’ouverture vers d’autres pistes narratives (l’apparition à peine voilée de Louise Michel, par exemple) ajoute de la force et de la profondeur au propos. Seul bémol, sur la longueur, la minceur de l’intrigue de départ se fait un peu remarquer.

Aux pinceaux, Gaël Henry se pose toujours en fervent membre de « l’école » Christophe Blain. Suiveur, mais pas copieur, le dessinateur parvient néanmoins, peut-être encore timidement, à imposer sa personnalité dans son travail. Le résultat – atmosphère, atmosphère – se montre très agréable. Préférant, la suggestion à l’ultra-réalisme de certains, il dépeint les pavés de la Capitale, les rues poudrées de la lointaine Nouméa et la verdure reposante de Mantes avec beaucoup de charmes et même un certain aplomb. Les couleurs, parfois un peu ternes, de Lucie Firoud sont bien en place. Elles accompagnent parfaitement le trait, sans l’écraser ni l’estomper.

Plus une réinterprétation libre qu’une adaptation au sens strict du terme, Jacques Damour présente une vision pleine de charme, mais nullement idéalisée, du dernier quart du XIXe siècle. Précision et poésie, l'architecte des Rougon-Macquart aurait certainement apprécié l’effort.

Par A. Perroud
Moyenne des chroniqueurs
6.0

Informations sur l'album

Jacques Damour

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L'avis des visiteurs

    Shaddam4 Le 23/10/2017 à 16:33:12

    Jacques Damour est une nouvelle de Zola (1880) qui décrit l’itinéraire d’un pauvre homme, ouvrier embarqué dans la Commune, déporté en Nouvelle Calédonie, puis revenu après un tour du monde dans la France de la III° République où il n’a plus sa place. Retrouvé par un ami de l’époque révolutionnaire, il renoue avec sa fille, en couple avec Emile Zola qui entreprend de rédiger le récit de la vie de Jacques Damour…

    La couverture est très soignée et donne envie d’ouvrir l’album, que ce soit par le thème graphique, la typographie du titre ou l’évident attrait du « d’après Zola« . Comme dans l’album, les couleurs sont vraiment réussies. Une couverture qui, ce n’est pas coutume en BD), reflète parfaitement l’ouvrage.

    Les auteurs ont construit un véritable scénario de BD, faisant des allers-retours chronologiques par les différentes étapes du récit, ce qui donne beaucoup de rythme et intercale les tableaux naturalistes chers à Zola parfaitement recréés graphiquement par les crayons de Gaël Henry. Le gros point fort de l’album ce sont ces décors, souvent en plan large ou simplement rendus très lisibles par un cadrage très bien pensé. On reste dans le style « Blain », esquissé, mais la précision de l’évocation reste étonnante. Lorsque le style est réaliste cela impose une très grande précision technique. Ici l’on obtient la même précision en quelques traits et c’est très fort. Les couleurs y sont pour beaucoup, notamment dans les extérieurs. De même, les séquences muettes (par exemple le résumé de l’épopée dans l’ouest américain) sont vraiment réussies et très drôles. L’on retrouve les premiers Tintins par moments. En revanche les plans serrés sur les visages montrent les limites du trait de l’auteur, mais il y en a peux dans l’album. Globalement on est entre Tardi et Blain, deux aspects graphiques qui ne sont habituellement pas ma tasse de thé, mais cela colle ici parfaitement au sujet, est très maîtrisé et se lit aisément. Le dessinateur, relativement jeune, a une maîtrise assez consommée des codes de la BD.

    Le scénario est tout aussi bien conçu. D’abord le matériau de base est passionnant et le reste au format BD. Ensuite l’on a une vraie fidélité avec les préoccupations de Zola (la vie des gens de peu, l’inéluctabilité du destin, les remous politiques, la grande et la petite histoire). Surtout, aucun pathos tout au long de l’album. Paradoxalement, ce récit d’une vie dramatique est porté par la joie, le bonheur de la fille et du père, par la bienveillance douteuse mais réelle de Béru. Il n’y a pas d’intrigue parce que ce n’est pas le sujet. Cette histoire est celle du récit d’une vie, récit simple, sans heurts, connus dès le début mais qui donne envie d’avancer dans l’album. L’idée de placer Zola lui-même comme interlocuteur crée par ailleurs une mise en abyme très bien pensée.

    Jacques Damour est une vraie réussite après celle d’Alexandre Jacob, plus réussie graphiquement, à la fois agréable et fort intéressante par son sujet. Un beau couple d’auteurs à suivre résolument.

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2017/10/02/jacques-damour/