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n soir d’hiver, un étranger arrive à Iping, petite bourgade anglaise, bien nichée au cœur d’un 19ème siècle rural. Descendu au Lion’s Head Inn Tavern, son apparence et son attitude suscitent la curiosité et, rapidement, l’inquiétude. L’homme, dont le visage est constamment recouvert de bandelettes et d’étranges lunettes, vit cloîtré et réduit les échanges avec ses semblables au strict nécessaire. Bientôt, il annexe le salon de l’auberge, qu’il transforme en laboratoire. Au milieu de cornues, tubes à essai et autres formules mathématiques, il se livre sans relâche à d’obscures recherches. La population locale voit cette activité d’un mauvais œil.
Les éditions Glénat lancent une série H.G. Wells, adaptant, en six tomes, les quatre récits les plus célèbres du romancier et nouvelliste anglais (1866 – 1946), ceux du cycle dit « d’anticipation ». L’ensemble est scénarisé par Dobbs, connu notamment pour ses contributions à la collection 1800 des éditions Soleil. Au même titre que celui de Jules Verne, l’univers de l’auteur de L’Homme invisible fascine encore de nos jours par la puissance de l’imagination, son assise scientifique et une qualité d’écriture indéniable. Cousin de L’Étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde de R.L. Stevenson, ce roman inaugure un genre nouveau, ouvrant la voie à ce qui sera appelé ultérieurement la Science-Fiction.
Prenant les libertés inhérentes à tout travail d’adaptation, entre fidélité au texte original et changements permettant une meilleure appropriation par les codes de la bande dessinée, Dobbs propose un récit fluide et dynamique. Les personnages sont bien construits, les mentalités étriquées d’un petit village britannique sont croquées avec un humour opportun et le mystère entourant le personnage principal est savamment entretenu et dévoilé avec la parcimonie nécessaire.
Le dessin de Christophe Régnault, expressif et énergique, fait des merveilles, particulièrement au niveau des visages et de toute la gamme des émotions exprimées. Il relève avec brio le défi consistant à représenter un homme invisible, sans pléthore d’artifices ou lourdeur narrative. La mise en couleur, classique mais efficace, joue parfaitement son rôle de créatrice d’atmosphères et accentue la saveur de la lecture.
Avec ce premier épisode (ce sera un diptyque), les auteurs rendent hommage à une œuvre marquante et conservent des espaces suffisants pour laisser libre cours à leur créativité. L’adhésion est totale. Le second volume est attendu de pied ferme.
La dernière version cinématographique de l’homme invisible avec l’acteur Kevin Bacon avait un peu refroidi les amateurs de H.G Wells. On se situait un peu dans la lignée de la fameuse Momie dont la récente adaptation est également un total flop. Avec cette bd, on revient aux fondamentaux du roman originel ce qui n’est pas plus mal. L’ambiance d’époque est fort bien respectée.
Pour autant, l’action semble faire du surplace dans cette petite ville isolée. Certaines scènes qui étaient censé créer l’effroi m’ont font hurler de rire ce qui n’était sans doute pas l’effet recherché. C’est sans doute difficile d’adapter ce roman pour le rendre crédible et intéressant voir un peu moderne. Il y a pourtant de la matière sans vouloir faire une mauvaise comparaison.
Pour l’instant, c’est le titre le moins réussi de cette collection après La Guerre des Mondes (Glénat) et La Machine à explorer le Temps (Glénat). Un mot pour dire que je n’ai absolument rien à reprocher au dessinateur qui a rempli sa part de travail de manière tout à fait correct entre le découpage ou la mise en couleur.
Il manque quelque chose au niveau de l’intrigue qui nous laisse dans le secret de ces mystérieuses expériences qu’on ne voit d’ailleurs pas. Bref, l’invisibilité nous guette au sortir de cette lecture même si une certaine qualité est tout de même au rendez-vous. Gageons que le second et dernier tome arrive à relever le scénario. Qui n’a jamais rêvé d’être un homme invisible ? Je sais qu’on peut le souhaiter à certains individus. Mais bon...
Tombé par hasard sur une version éditée par le journal Le Monde, en solde dans un magasin NOZ, à un prix dérisoire (3€, de mémoire), acheté parcequ'impressionné par le dessin, j'ai mis de côté ces deux albums pendant un temps.
Je viens de les lire, et c'est excellent !
Super dessin donnant des ambiances d'hiver sous la neige à tomber, et une histoire qui est loin des niaiseries habituelles, et qui me permet de faire connaissance avec la véritable histoire racontée dans le roman d'origine.
Une très belle surprise, surtout à ce prix là !
effectivement cet album permet de se souvenir de la véritable histoire du livre de Wells.
il y a tellement de versions différentes, que l'on a oublié l'original.
le graphisme est plutôt réussi.
Cet album nous permet de (re)découvrir ce grand classique de la SF et pour moi de me remémorer le feuilleton des années 60... Cette série télévisée n'avait d'ailleurs pas grand chose à voir avec l'oeuvre originale de Wells.
Je trouve que l'adaptation de Dobbs est précise et le graphisme de Christophe Regnault est parfaitement adapté.
J'ai apprécié le clin d'oeil de la marque de l'horloge...