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annah, Betty, Dee et Violet sont désormais des héroïnes de Palissade. Après un petit service rendu au maire - étriper des « gens-pignons » qui attaquent et pillent des convois - contre de monnaie sonnante et trébuchante, elles découvrent bien vite que les problèmes sont de retour dans leur bourgade. Dee, la clerc, semble d'ailleurs en savoir bien plus qu'elles, et son passée risque d'avoir son importance.
Retour du gang de filles déjantés, imaginé par Kurtis J. Wiebe. Le ton est toujours très direct, plein d'humour et ses guerrières, au langage fleuri, sont aussi à l'aise dans les grosses bastons que les parties de jambes en l'air. De la finesse donc mais pas que... Le scénariste assume et ne se limite pas à user la corde de son concept, par une intrigue certes basique - une ancienne connaissance revient se venger - il développe l'univers mis en place dans Donjons et draguons et étoffe ses personnages. Les alliances se créent, les vieux conflits se dévoilent et certains épisodes de leurs passés permettent de mieux comprendre leurs psychologie et leurs liens. Comme le rythme est à nouveau enlevé, les cinq chapitres se lisent sans temps morts et offrent un vrai bon moment de détente et de rire.
Pourtant, visuellement, cela pouvait soulever quelques craintes. En effet, comme c'est souvent le cas outre-Atlantique, le dessinateur principal change en cours de route et après cinq mois d'attente, John Upchurch, près trois premiers épisodes (du 6 au 8), laisse la place à Stjepan Sejic. L'entrée en scène du dessinateur croate n'influe absolument pas sur le ressenti qui reste très bon tout du long. Même si les plus fidèles lecteurs de Sunstone reconnaîtront sa patte dans les visages des personnages féminins, son travail est au diapason de son prédécesseur. Même lisibilité, mise en scène et découpage dynamiques mettant en valeur l'action l'unité est de mise (jusque dans la colorisation) même si les différences de traits sont visibles.
Quatre filles et un poulpe enfonce le clou : jouer sur les points forts de la série, et les affirmer un peu plus, sans pour autant la laisser vivre. Rat Queens est un plaisir coupable diront certains, mais quand la qualité est au rendez-vous, pourquoi s'en priver ?
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