L
a vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille surtout si les cigognes vous ont déposé du mauvais côté du périphérique. Aux petits coups, succèdent de plus gros et un jour, c’est le grand saut, celui qui ne permet pas de revenir en arrière…
Le hasard fait parfois curieusement les choses, notamment quand il permet à un auteur de BD de rencontrer, en prison, l’une des figures du grand banditisme français. À une époque où le fric n’était pas (encore) une donnée virtuelle, il fallait un sacré culot pour aller le chercher là où il se cachait. Avec des fortunes diverses, c’est ce qu’a réalisé dans les 80’s Jean-Claude Pautot : quelques évasions, une grosse décennie de planques et de nombreux séjours en taule sans forcément toucher le pactole au passage. De cette rencontre improbable est née Face au mur.
En huit chapitres monochromes à la chronologie bouleversée, comme autant d’étapes dans l’existence d’un homme pour qui chaque minute pouvait devenir la dernière, Laurent Astier s’introduit dans l’intimité d’une tête brûlée. Cette plongée - dans l’enfer du quotidien carcéral ou la paranoïa de la cavale - résonne avec puissance ; car s’il est des situations qui sont le fruit de l’imagination, leur véracité ne peut s’inspirer que de la réalité.
Laurent Astier cultive l’art du policier, il trouve avec Jean-Claude Pautot un destin dont il peut librement s’inspirer. Une belle lecture en perspective pour ceux qui décideront de s’immerger dans ce récit sans concessions ni fioritures.
Je n’ai jamais été admiratif de portrait de malfrats et autres gangsters qui n’attirent guère ma sympathie. Je suis plutôt du côté de la loi et du respect de la sécurité des biens et des personnes. Bref, je ne me suis pas identifié au héros qui connait l’univers carcéral. Certes, j’aime bien la série Prison Break car les héros sont tout de même innocents ce qui n’est pas le cas en l’espèce. C’est inspiré d’une histoire vraie à savoir d’une grande figure du banditisme français.
Je n’ai pas trop aimé ces nombreux flash-back qui font que le lecteur se perd entre les méandres de l’histoire sachant que ce repris de justice a fait plusieurs fait des passages en prison poursuivi par un méchant inspecteur qui voulait son trophée. On ne connaitra pas à la fin le fameux détail qui a perdu notre racaille.
A noter qu’au niveau graphique, il y a un réel effort qui a été effectué avec des chapitres aux tons différents au niveau des couleurs. Le dessin peut paraître cependant un peu froid. On notera également quelques imperfections mais bon, rien de grave.
Ce n’est pas parce que cela ne m’a pas emballé plus que cela que je ne reconnais pas que c’est une bonne bd malgré tout.
Quelle merveille ! déjà le format, les dessins de couvertures m’ont séduits puis une fois ouvert l’ensemble du récit est top
Hâte de découvrir la fin de l’épopée de “pépé “
Quelle belle découverte que cet album. Le scénario est d'autant plus incroyable qu'il s'agit d'une histoire vraie. Laurent Astier saute d'une époque à l'autre pour nous décontenancer et pour éviter la linéarité d'une biographie. Son dessin est très efficace pour narrer ce destin incroyable, sans jamais en faire l'apologie.
Pourtant tiré d'une histoire vraie (celle inspirée par l'histoire de JC Pautot, braqueur "de profession", cette bande dessinée débute comme dans la série "Prison Break", par un projet d'évasion.
J'ai vraiment dévoré cet album, qui se lit d'une traite malgré un fil non chronologique (d'ailleurs ce parti pris est assez déroutant dans la lecture). On finit presque à s'attacher à Jean Claude Pautot,individu pourtant jugé particulièrement dangereux, à tel point qu'une fois la dernière page du livre tournée, on se demande : et puis? la suite ? qu'est-il devenu?
C'est la deuxième fois (avec "Comment faire fortune en juin 40") que je découvre le style de Laurent Astier.
A chaque chapitre correspond une couleur dominante,et son dessin colle parfaitement à ce polar qui pourrait facilement s'apparenter à une fiction américaine tant le rythme est soutenu.
Un très bon moment de lecture, et une collaboration efficace entre l'ex taulard et le dessinateu
Pour être honnête, je n’aime pas le dessin. Si les cadrages, découpage et couleurs sont clairement maîtrisés, un trait parfois malhabile enlaidit grossièrement certaines cases ; ce qui m’a gâché le plaisir de la lecture car le récit, lui, est assez palpitant.
L’histoire, détaillée et bien huilée, capture le lecteur pour l’emmener de cavales en incarcérations aux côtés de "Pépé", le narrateur de cette autofiction. Et c’est justement ce dernier aspect qui me laisse le plus mitigé : avoir ainsi laissé un "vrai" truand scénariser sa vie crée un malaise car il ne peut s’empêcher de s’héroïser. On sent à chaque instant sa fierté ostensible d’avoir été ce gros dur dès l’enfance, et son fantasme du braqueur à l’ancienne accomplissant son destin, "cerveau" d’opérations crapuleuses...
Or, s’ils sont vus comme des héros en taule, ce n’est sûrement pas le cas dans la vraie vie…
Bref, trois étoiles car c’est une BD efficace mais qui m’a déplu à plusieurs égards.
Juillet 2011. C’est à cette période précise que Face au Mur allait prendre vie. Comme Laurent Astier le raconte dans son blog, les retrouvailles avec un ami photographe seront l’élément déclencheur de la future rencontre avec Jean-Claude Pautot. Le futur créateur de ce polar se voit proposer des ateliers BD dans un établissement pénitentiaire, la maison centrale de Saint-Maur. À sa première venue, Seul Jean-Claude se trouve dans la pièce attitrée. Après plus trois heures de discussion intense, quelque chose se passe entre les deux hommes. Cinq ans plus tard, le fruit d’une amitié évidente s’appelle Face au Mur.
« Bienvenue dans mon théâtre d’ombres ! » Voici comment la voix intérieure de Jean-Claude Pautot nous accueille. Elle nous accompagnera tout au long de ce sombre récit. Jean-Claude est un membre actif du grand banditisme de l’hexagone. Nous faisons d’abord connaissance avec lui alors qu’il est incarcéré dans ce qu’il décrit comme « la pire prison de France ». Celle de Lyon qui rassemble deux centres, celui de Saint-Joseph et Saint-Paul. Nous sommes en 1982, Jean-Claude, 25 ans vient d’être arrêté par l’antigang lyonnais. Un braquage de banque qui a mal tourné. Malgré son jeune âge, le surnommé « Pépé » n’en est pas à son premier coup, ni à sa première visite aux cellules.
Ce premier chapitre décrit un homme rusé, expérimenté et endurci par son passé. Des qualités intrinsèques pour préparer son évasion. Celui qui résidait non loin de la pièce ou était enfermé un certain Klaus Barbie, nous raconte de quelle façon il écourtera son séjour à Saint-Paul. Pour ne plus être confronté à ces murs, il devra faire face au vide…
Les six autres chapitres qui suivront dans Face au Mur sont présentés dans un désordre chronologique. Comme si nous parcourions les souvenirs de Jean-Claude au moment même où surgissaient de son inconscient toutes ces anecdotes narrées. Ainsi, ce qui pourrait paraître perturbant, apporte beaucoup d’épaisseur. Tant chaque partie définit une période précise de la vie du protagoniste.
Le dessinateur de L’Affaire des Affaires et de Cellule Poison a mis de côté sa palette graphique pour proposer un dessin plus réaliste agrémenté d’une couleur spécifique pour les différents chapitres. Cette technique ajoutée aux effets de plongées ou contre-plongées apportent à Face au Mur ce rythme indispensable pour décrire l’intensité de l’intrigue. On ressentait déjà cette faculté qu’avait ce jeune quarantenaire à faire « mordre la poussière » à ses lecteurs en illustrant le très réussi Comment faire fortune en juin 40. Force est de constater qu’il réussit une nouvelle fois à nous faire partager les différentes émotions par lesquelles passent Jean-Claude Pautot.
Ce dernier a du sentir toute l’honnêteté qu’il se dégageait du dessinateur. Sans quoi, sa méfiance maladive et justifiée par son vécu aurait pris le pas sur toutes les confidences apportées et qui font de Face au Mur un résultat unique en bande dessinée. Aujourd’hui, Jean-Claude Pautot n’est plus l’homme décrit dans ce récit graphique. Les armes ont laissé place aux pinceaux, les murs sont devenus des toiles qui lui permettent de s’exprimer artistiquement. Celui qui était emprisonné physiquement et intérieurement s’en est brillamment sorti. C’est certainement la plus réussie de ses évasions.
Mais avant d’en arriver là, il y a encore des épisodes à dévoiler, des zones à éclaircir. Et Laurent Astier se sert de tous ses échanges avec Jean-Claude pour qu’un deuxième et dernier tome voit le jour. En attendant, on peut se délecter de ce premier opus de Face au Mur. Cet album ne se terminant pas sur un frustrant cliffhanger, il permet une véritable plongée dans une vie tumultueuse, où se mélangent morale des truands, système carcéral blâmé. Mais aussi la possibilité d’entendre ceux qui sont condamnés au silence.
Prison, évasion, planque et cavale sont au menu de cette BD originale. Cette histoire, inévitablement romancée, nous relate l'existence difficile d'un truand qui, quand il n'était pas enfermé était rongé par la trouille de le devenir.
Passé le côté dur à cuir qui fera sans doute "rêver" les amateurs de bebel et consorts, on comprend très vite que la voie qu'a "choisi" de suivre "pépé" ne lui laissera aucun répits. Traque, trouille, paranoïa ou acharnement prennent très vite un sens dans sa vie et vont gangrené son quotidien pour toujours.
L’intérêt de Laurent Astier pour ceux qui sont à l'ombre a servi à merveille cette expérience originale d'intervenant en prison, qui s'est transformé en un récit passionnant. Sa maitrise graphique et son style inimitable font le reste, que se soit dans une cellule, dans les coursives d'une prison ou dans les planques de "pépé", on s'y croirait.
Un polar à ne pas rater !
Excellent ! Une bd à lire absolument. On retrouve un dessin parfait avec une ambiance, une couleur...toujours les fonds de couleurs à la Cellule Poison. Par contre, rien de grave, mais a la première lecture je ne comprends pas vraiment la nécessité de la chronologie des chapitres..surment a la deuxième.